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Domaine français Ça va

avril 2022 | Le Matricule des Anges n°232 | par Anthony Dufraisse

En 2019 déjà, on craignait qu’Aux captifs, aux vaincus ! ne soit son dernier livre ; cette fois, ça l’est vraiment, hélas. Après ce livre-là, dont le titre Ça va sonne ironiquement, on n’entendra sans doute plus la voix si particulière d’Arthur Bernard, lourdement atteint par celle qu’il appelle presque affectueusement « miss Parkinson ». La « sorcière » a définitivement pris le dessus, le laissant, à 80 ans passés, sans possibilité désormais de résister. Moins testament que témoignage ultime de vie, dernière prise de parole comme on dit prise de guerre, Bernard « le trop grand bavard », comme il se décrit, livre là son baroud d’honneur. Capitulation, certes, parce que la maladie l’emporte, mais récapitulation surtout, c’est-à-dire traversée slalomée de ce que furent les temps forts d’une existence « de papier, encrée en profondeur ». Fidèle à sa manière de faire – un récit-digression –, ce polygraphe et graphomane a écrit ce seizième opus comme un monologue placé sous le signe de l’urgence. Si gravité il y a ici et là, elle est sans cesse désamorcée, ne virant jamais pathos. Son style effervescent, une écriture comme toujours tout en oralité, une prose pulsée, est intact ; « (j’écris) avec mes tics, mon tac, mon trac, mon toc, mes trocs, mes trucs, mon bric, mon brac, mon bric-à-brac, pour résumer, ma brocante de mots et de choses ». Ne dirait-on pas une tirade à la Raymond Devos ou un inventaire façon Oulipo ? Ça glose dru chez Arthur Bernard et ça nous cause bien du plaisir. Qu’il parle de la marche, des années 60 ou de ses premières armes faites en poésie, le bonhomme nous emballe toujours, déballant ses souvenirs pêle-mêle sans souci aucun de faire la part belle à la chronologie ; sa mémoire n’est pas un jardin à la française mais un joyeux fouillis. Et nous de boire ses paroles, qui enivrent un peu. Les carnets et cahiers nombreux (« mon grand bazar de papier ») qu’il semble laisser nous permettront-ils de le lire encore, chez Champ Vallon ou ailleurs ? Espérons-le.

Anthony Dufraisse

Ça va
Arthur Bernard
Champ Vallon, 101 pages, 13

Le Matricule des Anges n°232 , avril 2022.
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