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Dossier Marc Graciano
Des paysages habités

février 2022 | Le Matricule des Anges n°230 | par Guillaume Contré

Amorcée en 2013, l’œuvre de Marc Graciano convoque dans une langue riche et ondoyante un Moyen Âge aussi concret que suggestif pour mieux retrouver la puissance d’évocation de la littérature.

Marc Graciano est mobile, comme le sont souvent les personnages de ses romans. S’il possède une vieille maison dans la campagne berrichonne qu’il retape petit à petit avec l’aide de son frère (lequel a également illustré un de ses livres), il n’en vit pas moins une partie de l’année dans son camping-car. En Suisse, notamment, où il travaille comme infirmier en psychiatrie. Un métier exigeant qui l’a amené à s’occuper aussi bien d’adolescents suicidaires que d’adultes dépendants, dont on retrouvera la trace dans son troisième roman, le seul à se dérouler dans le monde contemporain, Au pays de la fille électrique.
L’écrivain a donc eu une vie bien remplie avant de publier en 2013, alors qu’il approchait de la cinquantaine, son premier livre, Liberté dans la montagne. Cela explique certainement la très grande maturité à la fois poétique et stylistique de cette entrée fracassante en littérature, laquelle, pour reprendre le célèbre slogan de son éditeur, José Corti, n’avait certainement « rien de commun ». La simplicité évocatrice du titre de ce premier opus s’annonçait comme un programme esthétique : la liberté en tant qu’idéal instable et la nature dans toute sa magnitude, merveilleuse et hostile, sont deux thèmes centraux d’une œuvre qui n’a fait depuis qu’approfondir son élan initial avec une indéniable cohérence. Une nature aux reliefs souvent marqués, pleine de strates, de pans rocheux, de rivières encaissées et de logis troglodytes, qui porte sans doute les traces de sa Dordogne natale et du Jura qu’il a bien connu.
Loin du tout-venant psychologisant de la littérature française contemporaine, c’est un Moyen Âge à la fois précis et fantasmé qui s’offre au fil de phrases longues et envoûtantes. Un Moyen Âge historiquement situé et dans une bonne mesure imaginaire, d’un réalisme presque maniaque et néanmoins empreint de magie. Le lecteur, tandis qu’il suit pas à pas le périple des personnages dans des romans qui imposent leur rythme posé mais inéluctable, qui confine parfois à la litanie, réalise petit à petit, en se laissant hypnotiser par une prose ample et musicale, que le passé, chez Graciano, est là pour redonner de l’éclat au présent. C’est un univers sensible et palpable qui fait de la langue un outil de perception destiné à l’aiguiser.
Car lire Graciano, c’est voir. Voir la beauté du monde en des temps où les fumées industrielles ne l’avait pas perturbé. Voir les gestes quotidiens des hommes pour se nourrir et chasser et marcher et se loger et rester tout simplement en vie. Voir les animaux dans leur superbe solitude, leur inquiétante étrangeté (les cerfs et les ours sont des figures récurrentes) ; des animaux que les hommes poursuivent pour se sustenter, mais qu’ils admirent aussi, et craignent un peu parfois. Lire Graciano, c’est voir les éléments, le froid et la chaleur au fil des saisons, la lumière au long du jour et la nuit s’installer lentement. Une obscurité à peine repoussée par un précaire feu allumé...

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