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Dossier Serge Pey
Bouche dorée

mai 2021 | Le Matricule des Anges n°223 | par Dominique Aussenac

Issu d’un milieu où langues, chants et traditions populaires rayonnaient, Serge Pey n’a eu de cesse de valoriser l’oralité à travers sa poésie.

Certains naissent avec des facilités oratoires extraordinaires. Pas seulement les orateurs patentés, les êtres en chaire. Le peuple offre de magnifiques exemples : camelots, commerçants de rue, figures locales… Comme s’il était le gardien de formules, expressions, tournures permettant d’agrandir considérablement le réel, pour mieux l’habiter. Serge Pey vient du peuple et il est aussi poète. Ce qu’il dit, la manière dont il parle dans une conversation anodine, prend toujours une dimension considérable, une emphase naturelle qui vire au surréel. Du fait de sa grande érudition, sa volonté de tout savoir, de tout connaître, il peut passer du trivial à la formulation d’une pensée la plus pointue. Alchimiste du langage, Pey affirme : « L’Or, c’est la langue ! »

Vous excellez dans l’oralité. Comment vous est-elle venue ? Comment en avez-vous fait votre travail de poète ?
Je suis un enfant de la poésie populaire. Mes premiers poètes ne savaient ni lire, ni écrire. Les flamencos me faisaient frissonner. Il y avait aussi les contes avec ces ouvriers, ces paysans avec qui on se réunissait autour des feux. Pour moi, c’est un paradis perdu que j’ai retrouvé d’ailleurs en Sardaigne. Puisque je ne peux pas vivre sans peuple. Quand le peuple meurt je ne peux pas vivre. Si on me demande pourquoi parfois je suis parti de France, c’est parce que j’ai besoin de vivre vraiment avec un peuple, c’est-à-dire une collectivité cultivée, savante. C’est la bouche du peuple de mon enfance qui m’a permis de comprendre de manière empirique, épidermique, le fait de dire, de réciter la poésie. Comme les troubadours, j’ai pensé que quand on ouvrait la bouche pour célébrer la parole, nous étions dans un rite. Le rite de la parole à haute voix. Alors, je me suis mis à danser parce qu’un poème est un chant, on peut danser. La poésie est très complexe, il y a de la sagesse à l’intérieur, de la philosophie, du rythme, de la chanson, l’accueil des hasards, l’accueil des circonstances, comment créer un piège à infini. Je n’oppose pas l’oralité à l’écriture. Je pense que toute écriture est une tentative de créer une nouvelle oralité.

On définit souvent des manuscrits avec le terme de palimpseste. Le propre de la parole est d’être fragile et de s’effacer. Et pourtant, vous utilisez une sorte d’oralité palimpseste…
On n’est jamais le même quand on dit un poème. Jamais je ne dis un poème de la même façon. L’oralité, c’est la tentative de me mettre hors de moi et d’exister et de trouver un moment, un être qui est en moi et qui va dire le poème à ma place. C’est cette tentative, cette ligne d’horizon, cette tension qui fait que je suis oral et non pas un comédien. Jamais je ne lis exactement mon texte, même le texte des autres. Des fois je trouve qu’il faut y ajouter de la cadence. Donc c’est une transformation radicale d’une écriture. Cette oralité, elle fait référence à des moments, à des effacements, à des brouillons temporels du passé, du...

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