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Essais Eli, Eli

février 2018 | Le Matricule des Anges n°190 | par Virginie Mailles Viard

W.L. Tochman est reconnu en Pologne pour ses reportages au long cours, sur les massacres en Bosnie, ou sur le Rwanda. Là où la presse ne fait que passer, il s’installe, suit le fil de l’histoire et ses personnages. Si ses livres documentaires, extrêmement denses, interrogent notre cruauté et secouent notre ignorance, le reporter ne s’exclut pas de cette analyse : quel rapport entretient-il avec la souffrance des autres, quand elle est si lointaine ? Eli, Eli poursuit cette introspection, en nous plongeant dans les plus pauvres des pauvres bidonvilles de Manille. Mais il est accompagné cette fois-ci par le photographe Grzegorz Welnicki qui avait rencontré lors d’un précédent voyage Edwy N., guide pour des « visites-pauvreté ». Autour d’eux, des journalistes anglais, espagnols, allemands, américains avides de sensationnel, à l’opposé du travail et de l’implication du narrateur. Il en est le contrepoint exact.
Lire W.L. Tochman, c’est accepter de plonger dans un monde sombre, où l’on vit sur des tombes, ou l’on dort à dix dans des cabanes minuscules. Le point de départ des histoires est souvent celui des circonstances de la photo : une cicatrice sur le corps d’un enfant sera le motif pour évoquer la mortalité infantile, l’impossibilité de se soigner, et les deux millions d’enfants orphelins vivants aux Philippines. Mais c’est une immersion douloureuse, tant la souffrance est grande. Ici, les rats, les cafards, les bacilles de tuberculose. Partout des enfants, « égratignés, ulcérés, blessés… » Eli, Eli est un livre documentaire qui s’appuie aussi sur l’histoire, et la politique de la République des Philippines : la religion, le néocolonialisme américain, le tourisme sexuel et la volonté de maintenir les Philippins dans un esclavage permanent. « Eli, Eli, lama sabachthani ? Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? », demandent les miséreux. W.L. Tochman n’apporte pas de réponse, mais un regard décalé, pour un voyage plus lumineux et plus humain. Virginie Mailles Viard



Eli, eli de W.L. Tochman
Traduit du polonais par Kamil Barbarski, Noir sur blanc, 160 pages, 18

Le Matricule des Anges n°190 , février 2018.
LMDA papier n°190
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