Thauma N°5 (joie)
Chez Platon le « thauma » signifie « l’état qui est le propre d’un naturel philosophe ». Mais ici, comme le dit Isabelle Raviolo qui dirige cette revue de philosophie et de poésie, il est d’abord une incitation à l’étonnement. Après « le corps » (N°4), « la joie » vient réunir plus de soixante auteurs, dont un long texte du grand spécialiste de Spinoza Robert Misrahi. Retenons la belle suite de Franck Venaille et l’enfance, l’ironique amorce d’Aurélie Loiselleur (« Qu’on m’apporte un plein/ bol de joie// dans quoi tremper mes tartines mielleuses »), quelques traductions de Montale, Saba, ainsi qu’un superbe poème de T.-S. Eliot et de Leopardi. Le final revenant à Mandelstam : « Prends pour ta joie mon sauvage présent,/ Ce pauvre collier sec d’abeilles mortes/ qui ont transformé le miel en soleil ».
Thauma N°5 356 p., 20 € www.thauma.fr