Créé en 2001 par Diphtong Compagnie que dirige le dramaturge, metteur en scène et scénographe Hubert Colas et par le GRIM (Groupe de recherche et d’Improvisations Musicales) emmené par Jean-Marc Montera, Montévidéo a réussi en sept ans à s’imposer comme un lieu incontournable de la culture à Marseille. C’est peut-être le plus branché des sites dédiés à l’écriture contemporaine et à ses prolongements. La première chose qu’on voit en entrant ici, après la terrasse où l’on peut manger, c’est un bar central et qu’y sont accoudés de fraîches jeunes femmes et des garçons qu’on dirait sortis, les uns et les autres, d’un casting. C’est là le personnel des lieux (huit permanents), à l’heure du déjeuner. Hubert Colas, en plein bouclage de la septième édition d’ActOral arrive en scooter, nous propose une visite des lieux, déverse un flux de parole accéléré, salue une jeune comédienne en résidence, justement pousse une porte de l’autre côté de la cour, nous montre le salon et la cuisine communs aux cinq chambres qui accueillent des résidences très souples, de quelques semaines, réservées aux acteurs, metteurs en scène, écrivains, nous signale que Jean-Michel Espitallier va y venir car il souhaite bénéficier du studio d’enregistrement, explique que le but est de croiser les différentes formes de création, mais de partir de l’écriture et voir les ramifications qui existent, revient vers l’espace central, tourne à droite, ouvre une autre porte, nous fait pénétrer dans une sorte de bibliothèque, « le centre de ressources » (2500 documents) où l’on trouvera enregistrées toutes les animations et activités qui ont eu lieu ici, du théâtre (1000 manuscrits), de la poésie tout autant, des films, qu’on peut visionner, (nouvelle porte ouverte) ici, dans une salle de projection intimiste (cinq chaises), traverse un couloir, une autre porte, derrière laquelle un espace nu au centre de quoi une jeune femme armée d’une guitare chante, c’est le studio d’enregistrement, et voici maintenant les 450 m2 de la salle de théâtre polyvalente, gradins
Montévidéo est né à la Friche de la Belle de mai où il n’a pu être créé. Le lieu a été trouvé par petites annonces et les collectivités territoriales se sont aussitôt engagées à soutenir l’aventure. En 2002, Hubert Colas lance ActOral le festival des arts et des écritures contemporaines dont le programme (www.montevideo-marseille.com), roboratif, sera cette année (jusqu’au 11 octobre à Marseille) dédoublé une semaine plus tard sur Paris où Hubert Colas est artiste associé au Théâtre de la Colline. Avec un budget de 280 000 € (dont 100 000 donnés par la Ville de Marseille), Montévidéo propose donc des ateliers sonores, théâtraux, des résidences, des spectacles ponctuels, des lectures, un atelier de traduction avec Liliane Giraudon et Jean-Jacques Viton dont la revue, If, est en partie prise en charge par ce lieu où, nous a-t-on répété, les fêtes sont mémorables….
* Montévidéo - 3, impasse Montévidéo 13006 Marseille...
Marseille Creuset de la création
octobre 2008 | Le Matricule des Anges n°97
| par
Thierry Guichard