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Dossier Antoine Emaz
Animal lucide

mai 2008 | Le Matricule des Anges n°93 | par Thierry Guichard

Lecteur de Du Bouchet et Reverdy, Antoine Emaz construit une œuvre sur les fondations d’une parole rare. Née au plus ras de la condition humaine avec En deçà, sa poésie mêle l’intime à l’universel. Sans illusion.

Coincé entre Luc Lang et François Salvaing, sur la scène de l’amphithéâtre du Petit Palais à Paris où se tient le deuxième colloque sur les « Enjeux contemporains » de la littérature, le corps d’Antoine Emaz symbolise à lui seul la place de la poésie dans les rayons de nos librairies. Ramassé, comme replié autour d’une parole de peu, l’homme répond parcimonieusement à l’universitaire qui interroge ses trois invités. Il ancre ses propos dans l’expérience intime d’un quotidien à la banalité universelle. Quelques mots à peine là où ses deux compères développent une pensée. Mais des mots qui, visiblement, touche l’auditoire.
Pour qui ne l’aurait pas lu, cette attitude renvoie à une vraie ou fausse modestie. Une façon de rester dans l’ombre même sous les projecteurs. Le lecteur de sa poésie, depuis son premier vrai livre, En deçà jusqu’à Peau qui paraît aujourd’hui, lui, sait combien pour le poète extraire des mots du corps est une épreuve. Et l’on peut se demander, dans l’amphithéâtre qui accueille le colloque organisé par la Maison des Écrivains et de la Littérature quel Antoine Emaz parle. L’homme, en effet, est au moins double. Il y a le poète né dans les années 80, avec un nom qui n’est pas le sien posé en signature au bas des premiers textes publiés en revues. Pour celui-ci, les mots ont un poids et les écrire comme les prononcer fait de lui une sorte de Sisyphe condamné à l’échec. La parole ou l’écrit est ce qui le relie au monde, et le cordon ombilical est noué. Et puis, il y a l’homme, enseignant au lycée, père de famille, généreux en fraternité, volontiers bavard autour d’une bouteille de vin avec quoi il accueille son visiteur. Puisque le vin rend « les mots/ soudain plus faciles/ maniables rapides// des bêtes douces qui filent/ après la journée longue » (De l’air). Celui-là s’est trouvé des arrangements avec la vie, une apparence sociale adaptée aux situations pour ne pas embarrasser ses interlocuteurs, élèves qu’il vouvoie, lecteurs qu’il tutoie.
Ce dernier est né en 1955 dans le dix-septième arrondissement parisien. Il est le huitième enfant d’une famille qui en comptera très brièvement dix. Le recueil De l’air s’ouvre avec un poème de proses brèves, « Histoire rayée » qui dit la mort d’une petite sœur avant son premier anniversaire alors que lui avait « quatre ou cinq ans ». Le poème dit surtout le silence autour de cette brève vie : « on le protège il comprend qu’on le protège – mais de quoi – et ça lui fait plus peur encore ». La peur est souvent évoquée dans les premiers livres, comme si elle avait été le compagnon intime de l’enfance. Une peur sans objet sinon l’angoisse de la disparition.
On a profité des vacances du professeur de français pour aller rendre visite au poète sur son lieu de villégiature à Pornichet. Un soleil frais, lavé à grandes eaux par les pluies de la veille, autorise un premier verre pris sur la véranda. La maison où sa femme Sophie et lui nous accueillent fait face à celle où il vint...

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