En avant !« Les éditions Cent pages éditent de jolis petits volumes au graphisme original, sobre, aux pages cernées de noir. Parmi ces ouvrages, celui-ci, formé d’extraits de l’édition de 1910-1911, en trois volumes, de Jours d’exil, écrit en 1954 par Ernest Cœurderoy, tout ensemble autobiographie, pamphlet politique et littérature de l’imprécation. Né en 1825, suicidé en 1862, cet anti-bourgeois fils de bourgeois et au nom d’aristocrate n’aima rien tant que la Haine ( »Moi contre tous, et tous contre moi« ), sa seule compagne après son exil suite à l’échec de la révolution de Juin 1848. Il raconte son parcours, voue les vainqueurs aux gémonies, peste contre tout, se définit Gitan, Juif, Heimatlos. Avec moins de rhétorique et plus d’ouverture, il eut été génial ; comme il phrase avec trop d’amplitude et parle de trop près de lui, il n’est qu’agréable à lire. N’empêche que, par moments, ce sont bien des accents rimbaldiens et ducassiens qu’on trouve, des airs de Chants et de Saison. Des airs seulement. Un document plus qu’un texte. Mais »En avant !"
Jours d’exil (fragments)
Ernest Cœurderoy
Cent pages
121 pages, 10 €
Histoire littéraire Jours d’exil (fragments)
mai 2003 | Le Matricule des Anges n°44
| par
Ludovic Bablon
Un livre
Jours d’exil (fragments)
Par
Ludovic Bablon
Le Matricule des Anges n°44
, mai 2003.