La guerre est une fiction mise en scène pour les besoins d’une chaîne de télévision qui couvrira l’événement en direct. La guerre est propre et les militaires engagés ont comme intention première de sauver des innocents. Les guerriers sont les héros d’un quotidien spectaculaire et les habitants d’un « loft » plutôt sanglant.
Ces quelques affirmations ne sauraient résumer le roman du Belge Thomas Gunzig mais donner une idée du propos. Mêlant les guerres et les origines de ses personnages avec comme cadre un pays qui pourrait être partout et nulle part, Mort d’un parfait bilingue pousse à bout avec humour les logiques guerrières contemporaines, les caricaturent jusqu’à les condenser en une nauséabonde pantalonnade. Le héros et narrateur de Gunzig, à l’instar de beaucoup d’autres, ne voulait pas traverser la guerre forcément sale mais il le fera, jusqu’à la lie.
Pour notre plus grand plaisir.
Mort d’un parfait bilingue
Thomas Gunzig
Folio
296 pages, 5,80 €
Poches Mort d’un parfait bilingue
mars 2003 | Le Matricule des Anges n°43
| par
Camille Decisier
Un livre
Mort d’un parfait bilingue
Par
Camille Decisier
Le Matricule des Anges n°43
, mars 2003.