La revue Nu(e) consacre son vingtième numéro au poète Mahmoud Darwich. À l’instar de son non-pays, la Palestine, ce dernier cultive les paradoxes. Y vivre libre, paisible s’y avère impossible. Quant à y chanter la terre, l’Amour, Darwich le fait inlassablement malgré la prison, l’assignation à résidence. Né en 1941 en Galilée, il connut l’exil à 7 ans, le statut de réfugié dans son propre pays, la destruction de son village. Fondateur de la revue littéraire al-Karmal, membre du comité exécutif de l’OLP, Mahmoud Darwich transfigure histoire et événements pour offrir une poésie humaine, fraternelle et universelle. En janvier 2002, dans Ramallah encerclée, n’invite-t-il par un poème l’adversaire à partager un café arabe ? « Vous sentirez que vous êtes homme comme nous. » Gilles Ladkany et Pierre Grouix analysent brillamment ces paradoxes, présentent entretiens et poèmes, invitent d’autres poètes compagnons de route ou pas, à s’exprimer. À lire et compléter avec l’essai Mahmoud Darwich et la nouvelle Andalousie de François Xavier (ID Livre, 204 pages, 12 €) qui, avec ferveur et enthousiasme, suit pas à pas l’itinéraire mouvementé de celui qui affirme « Je suis le couteau et la blessure ».
Nu(e) N°20, 223 pages, 15 €
(29, avenue Primerose 06000 Nice)
Revue Bref
septembre 2002 | Le Matricule des Anges n°40
Bref
Le Matricule des Anges n°40
, septembre 2002.