Java N°23-24
On connaît le mouvement Cobra par ses peintres. Si l’on excepte Christian Dotremont, ses poètes restent méconnus, malgré un volume de la défunte collection Orphée à La Différence. Présentant onze poètes néerlandais de cette génération poétique d’après-guerre, Java, grâce au travail de Jan H. Mysjkin, livre un précieux dossier CobrAmsterdam. Poésies d’une certaine immédiateté de la vie -et de l’art-, les œuvres de ceux qu’on appela les Viftigers -les poètes expérimentaux-, ont une étrangeté pleine de fraîcheur qui s’explique, peut-être, par leur rejet de l’art bourgeois de l’époque mais aussi de groupes proches d’eux -dont le français- qu’ils jugeaient trop théoriques ou dogmatiques. « S’opposer ne commence pas avec de grands mots/ mais avec de petits actes », comme l’écrit l’un d’eux, Remco Campert. Ou encore, de Lucebert, « le poète il consomme le temps/ le temps vécu/ le temps futur/ il ne juge pas mais fait part/ de ce dont il est partie prenante ». Cela, en souhaitant aux curieux de découvrir Sybren Polet, et notamment son enchanté « Lady Godiva sur son scooter ». Avec en prime, un excellent dossier Jean-François Bory qui croise textes et commentaires -ceux de Frédéric Léal ou l’entretien mené par Nathalie Quintane.
Java N°23/24 - 240 pages, 16 €
(116, avenue Ledru-Rollin 75011 Paris)