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Dossier Christian Bobin
La porte toujours ouverte

décembre 1994 | Le Matricule des Anges n°6 | par Dominique Sampiero

Entre Lettre pourpre, son premier livre et L’Eloignement du monde, Christian Bobin rassemble les fragments d’un puzzle qui repousse l’autobiographie pour rejoindre une vraie parole reconnaissable entre toutes.

Le moi est arraché dans l’enfance. A qui, à quoi, sinon à l’enfant. est-ce possible. La question est brûlante, infranchissable, ni vous, ni moi, ne pouvons y répondre. On est à la lisière de ce qu’est l’écriture. C’est peut-être personne qui écrit. Et ce serait vrai de tout le livre. Les mauvais livres sont trop pleins d’une suffisance de la personne en elle-même. D’un auteur qui s’épaissit dans la croyance de lui-même, la complaisance de son identité. Les autres livres, ceux que l’on peut ranger dans la poésie, seraient une absence de la personne qui écrit.
En parcourant l’œuvre de Christian Bobin, le lecteur est traversé par ce courant, ce mouvement. Entre des pages d’amour, de présence et d’enrobement, la part féminine de chacun est vécue, réalisée, acceptée.
d’autres pages sont la traversée d’une crise. A chaque fois, c’est une crise singulière. Il s’agit de trouver une issue là où il n’y en a pas. Et tout à coup, il n’y a plus d’issue, ni dans le coup de foudre, ni dans la jalousie. L’air se rétrécit, vient à manquer. Il faut respirer tout de même. La scansion des phrases sur la page est de cet ordre-là.
C’est l’enfant de trois ans qui se retrouve seul au monde, dans un sentiment effrayant qu’il ne connaît pas, et qui lui semble trop grand.
C’est toujours cette histoire d’être sorti de chez soi, et emmené dans un endroit où l’on ne veut pas aller. Derrière la porte des livres, Christian Bobin dit : « J’ai un trousseau d’encre et je vais ouvrir la porte, la porte qui devait rester fermée. C’est comme dans Barbe-bleue. Chaque livre est une porte que j’ouvre pour en finir avec un sentiment trop lourd, douloureux, ou joyeux. La joie est lourde parfois, écrasante. La beauté est accablante, autant que la douleur, et cet accablement provoque l’écriture. La femme perdue dans son corps, dans ce lien magnifique et épouvantable avec son enfant, est dans des pertes gigognes, dans la gare, en elle-même, dans son âge, à son insu. Ces pertes-là, je les mets dans un livre pour ne plus les éprouver. Car je les vivais par empathie, par contagion, par proximité en quelque sorte. »
Christian Bobin invente, imagine une solitude, une enfance, une enfance de la solitude, en fait c’est une remontée, une présence, un langage.
Cet imaginaire lui vient dans le regard. Aussi fragilement et naturellement qu’un regard. Avec tout ce que cela suppose de larmes, d’éblouissements, d’écarquillements. De sommeil. Un regard où les yeux clos comptent autant que les yeux grands ouverts. cette solitude, ce n’est pas être seul. C’est être dedans. Comme dans une maison. Il y a des meubles, un espace, un vide chaleureux qui n’appartient à personne. Oui. Chaleureux. Un vide dont on n’a plus peur. Parce que la lumière est restée allumée dans la maison. Et qu’elle fait une présence. Christian Bobin entre dans le livre comme dans une maison dont il aurait laissé la porte ouverte. Des gens sont venus, sont entrés.
Ils n’ont rien pillé, sauf...

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