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En grande surface
La chronique de Pierre Mondot
Les articles
I want Ubac
Au mois de novembre dernier, un sénateur issu du centre décomplexé verse en catimini quelques grammes d’ecstasy dans la coupe de champagne d’une amie députée avec l’espoir qu’elle se mélange les chambres. La manœuvre échoue et la dame porte plainte. Afin de justifier le geste de son client, l’avocat propose une circonstance atténuante : la veille des faits, son vieux chat venait de mourir. Presque la réponse d’Agnès à Arnolphe dans L’École des femmes. Pour le même effet : hilarité générale.
Le pays n’est pas prêt à considérer le deuil des animaux de compagnie. Le chien trépasse et la...
Mémoires d’outre
Le catalogue des éditions Muller présente une offre d’une grande variété. On trouve des essais : Sacré Marianne ! Fausse crise politique et vraie crise des valeurs (François Porteu de la Morandière). Des récits pour la jeunesse : Les Quadruplés au Royaume de Jeanne (Camille Guellec d’Aboville). Ou des recettes de cuisine : Dix bonnes raisons de restaurer la monarchie (Laurent-Louis d’Aumale)....
Jean dort mais sonne
Jean d’Ormesson n’en finit plus de s’éteindre. Après Et moi, je vis toujours, sorti en janvier, on nous prie d’annoncer pour les prochains mois un second texte posthume (Mais depuis hier je tousse un peu). Las, alors qu’il apparaît, avec Gérard de Villiers, comme un des écrivains les mieux représentés dans les maisons de location, on ignore tout de son œuvre. Bêtement, c’est toujours du SAS...
Elle rentrait, c’était pareil
Platini, Larios. Ces deux noms dominent le football français au début des années 80. Leurs chemins se croisent à Saint-Étienne. Le premier arrive de Nancy, le second revient de Bastia. Presque une chanson de Fugain. Michel, petit-fils d’immigrés italiens, a vécu en Lorraine une enfance sans histoire, loin des mines et des hauts-fourneaux en un temps où les tensions entre ritals et autochtones...
Gus de Nice
Cet automne, un plumitif désœuvré poste à l’adresse de plusieurs maisons d’édition les trente premières pages d’un récit de Claude Simon daté de 1962. Dix-neuf d’entre elles le refusent. L’homme s’offusque. Veut voir dans ce prix Nobel éconduit l’indice sûr du déclin des Lettres françaises, la marque d’une victoire définitive du mercantilisme sur la création, du triomphe de l’argent sur...