La rédaction Thierry Guinhut
Articles
Lumière d'un passage
Misère d’ici-bas, splendeur d’au-delà : la prose de Ludmila Oulitskaïa éclaire Le Corps de l’âme.
Avec un titre en forme de paradoxe, l’on ne peut s’attendre à des clichés lénifiants. Une interrogation tant charnelle que métaphysique s’inscrit au fronton de ces « nouveaux récits » au nombre d’une douzaine. « Toute cette viande, où est son âme, je vous le demande ! » crie l’un d’entre eux. Ainsi pouvons-nous jouer avec les titres : s’il y a « une mort », une « autopsie », peut-être pourrons-nous découvrir le « phénix » qui renaîtrait de ses cendres et l’« Aqua Allegoria » salvatrice…
Cette tentative d’effraction d’un « atlas de l’âme » commence par un poème dédié aux femmes de tous...
Théâtre à la cour
Contemporain de Zola, Benito Pérez Galdós fustige la médiocrité de la société espagnole avec un sens de l’humour et de la satire.
Passablement méconnu en France, Benito Pérez Galdós (1843-1920) serait outre-Pyrénées digne d’être placé à la hauteur de Balzac, de Dickens, rien moins. Il n’est donc pas interdit de lire ses Romans de l’interdit, en fait un diptyque : Tormento & Madame Bringas, placé sous l’égide de deux personnages féminins.
Après un prologue dialogué dans lequel un écrivain livre ses trucs de romancier...
Mémoire en pièces
Les cercles d’une vie et d’un monde autour de la maison de Santiago Gamboa.
Une maison ne devrait-elle pas être un cerveau réalisé, une personnalité à l’égal de son propriétaire ? Il s’agit bien là de « la demeure idéale » du professeur de philologie qu’un prix a honoré, lui permettant cet achat depuis longtemps convoité. Avec sa vieille tante, gloire ancienne du combat contre l’extrême droite et admiratrice de Castro et de Mao, dont le handicap est peut-être la...
Le Rêve des machines de Günther Anders
Il n’y a pas d’obsolescence de Günther Anders. Si nous connaissions le massif philosophique de L’Obsolescence de l’homme et celui romanesque de La Catacombe de Molussie, voici deux lettres inédites. Elles sont adressées en 1960 à Francis Gary Powers, un pilote espion américain arrêté lors d’une mission en Union soviétique, en pleine guerre froide, ce qui fit craindre l’incendie guerrier ou...
La Stupeur de Aharon Appelfeld
Publié de manière posthume, La Stupeur est le dernier des romans d’Aharon Appelfeld (1932-2018). Celui qui connut enfant l’enfer d’un camp nazi et s’en évada, ne peut que revenir sur les terres de l’antisémitisme le plus furieux, parmi les décombres de l’Histoire, et plus précisément en Ukraine au début des années 1940. Cette fois notre romancier convoque une curieuse héroïne. Elle s’appelle...