éditions Vies parallèles
A propos
Les échappées belles
Portée par des projets atypiques et le mélange des genres, la maison d’édition bruxelloise Vies parallèles conjugue curiosité, exigence et plaisir des formes. Une manière de publier autrement.
L’esprit aventureux, Emmanuel Requette, 43 ans, n’aime guère les lignes droites. Au départ, un cursus d’ingénierie commerciale, puis des études de philologie romane. Administrateur de sociétés dans le secteur du BTP et du transport, ce lecteur impénitent quitte le monde des affaires pour en créer une, en 2012, « plus humaine » : la librairie Ptyx, à Bruxelles, « férocement indépendante », dont les portraits géants de Borges, Joyce ou Woolf ornent la façade. « J’avais besoin d’un nouveau défi, et de revenir aussi à quelque chose de plus éthique. » Deux ans plus tard, il lance sa maison...
Ouvrages chroniqués
Délai de grâce
de
Adelheid Duvanel
2018
Délai de grâce, d’Adelheid Duvanel
Qu’est-ce que c’est ? Je me souviens de la stupeur qui a été la mienne lorsque j’ai découvert, tout à fait par hasard, un étrange petit texte d’Adelheid Duvanel intitulé « Die Katze », « Le chat ». Il y était question d’une jeune femme dont on apprenait que non seulement elle avait avalé son père, mais que celui-ci s’était finalement introduit dans le corps d’un chat. Je ne pouvais pas en rester là. Je me suis donc procuré cinq ou six recueils de cette auteure suisse, décédée en 1996 et parfaitement inconnue en France. Très vite, la stupeur s’est transformée en fascination. Très vite,...
La Mort par les plantes
Glossaire des plantes toxiques et de leur utilisation à l'usage du malfaiteur asthénique
de
Helmut Eisendle
2019
On ne saurait reprocher à l’Autrichien Helmut Eisendle de tromper sur la marchandise, rarement titre de livre n’aura été aussi précis et aussi juste : La Mort par les plantes propose, « à l’usage du malfaiteur asthénique », exactement ce que son titre annonce, à savoir un guide détaillé, images et descriptions à l’appui, de trente-trois plantes dont l’ingestion peut s’avérer mortelle, ou si ce n’est mortelle causer de sérieux dégâts (dont la liste exhaustive est offerte sous forme d’index final : « Bégaiements et balbutiements », « Emballement du cœur », « Crises d’étouffements »,...
Poésies
de
Hans Faverey
2019
Avec Poésies, somme d’une vie en huit livres, c’est à l’art de la série et à ses variations que Hans Faverey nous convie en un vertige de surfaces folles.
L’inflexion de voix que la poésie de Hans Faverey (1933-1990) nous donne à entendre, minimale, précise dans sa diction et dans son élaboration, aussi énigmatique quant à ses sujets que vertigineuse quant à ses attaques, tantôt ironique, tantôt sarcastique, varia selon les séries de poèmes. Sur à peine trois décennies, cette œuvre brève, huit livres tout au plus, a marqué la poésie néerlandaise des Pays-Bas, aux côtés de la génération dite des Vijftigers (ceux des années 50) – Bert Schierbeek, Gerrit Kouwenaar, Lucebert –, ou encore de Van Dixhoorn, le plus jeune d’entre-eux (et aussi le...
Que faire de ce corps qui tombe
de
John D’Agata
,
Jim Fingal
2015
Dans un échange nourrissant, un écrivain et un spécialiste de la vérification des faits interrogent la valeur de vérité à priori implicite lorsqu’il s’agit d’écrire et de décrire le réel.
Un soir de juillet 2002, un jeune homme se jette dans le vide depuis le Stratosphere Hotel, la plus haute tour de Las Vegas. Ce fait des plus réels, à la fois exceptionnel dans ce qu’il a de tragique et tristement banal puisque Las Vegas connaît un taux de suicide record, est le point de départ d’une enquête menée par John D’Agata. Si le littéraire prend ici le pas sur le tout-venant journalistique, c’est qu’il ne s’agit nullement pour l’auteur de s’en tenir aux habituels garde-fous ou carcans (selon les points de vue) du manuel du parfait petit reporter. D’Agata, d’ailleurs, se définit...
You
de
Ron Silliman
2016
Le premier opus en français de Ron Silliman s’adresse à un interlocuteur tacite que You, le vingt-cinquième livre de son immense Alphabet, ne définit pas, mais laisse libre d’exister entre ses lignes. Saisissant.
Chercher la voie de la plus grande résistance » pourrait définir You, la pratique qu’il entend tenir, en 1995, d’écrire un paragraphe par jour, une section par semaine, durant un an. Par ce programme, ou contrainte, Ron Silliman a sans doute voulu éloigner tout ce qui put vider son existence des raisons qu’elle a d’être éprouvée et vécue. You serait ainsi une sorte de discours de la méthode existentiel. Il expose comment faire avec tout ce qui nous environne et y trouver l’angle de vue aigu d’un sens, ouvert, libre, partageable, là où la plupart des événements du monde suffisent à en...