éditions Taillis Pré
Ouvrages chroniqués
L' Arbre de vie du vide
de
Michel Camus
De l’aube du XIIe au XIVe siècles fleurit en Occitanie, ainsi que sur les prolongements catalans d’un côté, et de l’autre pas encore italiens, l’art du trobar. Trobar, du latin tropare signifie composer, inventer un air, un poème. Le trobar est une pratique élaborée d’entrebescar motz e sos, d’enchevêtrement de mots et de sons autour d’une razo, un thème, un sujet particulier… Enchevêtrement amoureux, aussi. Bernat Marti (1150 env.) chante « je vais enchevêtrant les mots et affinant les mélodies comme la langue est enlacée dans le baiser. ». Le trobar est tendu, sous-tendu par un...
Le Jardin de Cranach
de
Gaspard Hons
Le Jardin de Cranach retrace un parcours poétique de 1979 à 1990 sans être cependant une anthologie. Gaspard Hons (qui a déjà une vingtaine d’ouvrages à son actif) nous livre un recueil à part, où différents styles se succèdent suivant les parties en prose ou en vers, de textes longs à des formes courtes et concises.
L’auteur cherche à capturer tout ce qui fait et définit l’homme. Une poésie où l’on sent poindre un certain humanisme. Une sorte de narration émerge alors, l’auteur hésitant entre le « tu » pour lui-même ou pour le lecteur, jusqu’au « je » qui viendra en alternance :...
Jardin sous les paupières
de
Philippe Mathy
2002
Le jardin, un thème classique que revisite Philippe Mathy. Auteur de huit autres livres, il nous transporte dans ce lieu si présent dans la mémoire humaine. On retrouvera d’ailleurs la création de Dieu, rythmé par le découpage des jours de la semaine, présentant sur la page de gauche un texte préparatoire et à droite le poème. C’est le lieu de la création, là où a débuté l’humanité. Sans pour autant sombrer dans le mysticisme, le poète nous entraîne sur les traces de la passion et de la fascination des hommes. Il pose un regard différent, attentif à la correspondance des autres...
D' un pas léger
de
Daniel Simon
2007
Construit en quatre parties, ce livre de prose poétique recèle plein de promesses. Sur le motif d’une marche singulière et métaphysique, d’abord, d’une visite à Lisbonne ensuite, l’auteur déploie une richesse vertigineuse de trouvailles et d’images dans la course folle d’une phrase qui se relance sans cesse. On découvre ici des « insectes embourbés dans l’empreinte du vent » ou là, dans le reflet d’un guichet de gare, « les ombres d’hommes courbés dans les horaires et la monnaie ». La langue est belle, mais elle semble sans rien pour la tenir sur le chemin, sans projet auquel se marier....