éditions Rougerie
Ouvrages chroniqués
Arbres
de
Nicole Drano Stamberg
2019
Fahrenheit 451, roman d’anticipation de Ray Bradbury décrit un régime totalitaire qui éradique toute pensée alternative en brûlant les livres. Des humains rebelles se les réapproprient en les apprenant par cœur. Des hommes-livres ! Des livres aux arbres, il n’y a qu’un pas ou de la pâte à papier… Interpeller la présence hiératique et tutélaire des arbres, leur puissance cosmique, leur demander de nous aider à rester vigilants face à la folie du monde, à les protéger, à continuer à instiller la beauté, l’amour, telle est ici la démarche de Nicole Drano Stamberg (plus d’une vingtaine...
La Chasse d’eau
de
Jean L’Anselme
Malgré leur différence d’âge, Jean L’Anselme (né en 1919) et Jean-Pierre Verheggen (1942) pourraient être complices en poésie. Tous deux tiennent insolemment l’esprit de sérieux à distance sans crainte de passer pour des plaisantins. Alors que le cadet publie des poèmes en forme de « zuteries », l’aîné tire La Chasse d’eau, un pétulant recueil de « poèmes cons », genre qui pourrait devenir à la mode. Ex-instituteur de la banlieue parisienne, L’Anselme est l’adepte d’un arte povera qui lui a valu le soutien de Jean Dubuffet. Son « poème con » est au Parnasse ce que l’Art brut est au...
Dans le passage et la nuit
de
Georges Drano
1998
Variations sur le chien, ce recueil se dérobe, et glisse sous les sens. Le chien est aussi bien la constellation, que l’ami fidèle qui « allume des fenêtres à nos pieds ». C’est aussi une présence, le nom d’un invisible et ce qui « Chien éclaireur,/ Lève la trace de la nuit ». Les images accourent et la musique que font ici les rythmes souffle le noir d’un deuil, d’une tristesse. Le monde est ciel et nuages, bois et boue, nuit et vent, ombre et chien. L’absence des autres hommes, l’absence d’un monde à notre image renvoient à une solitude peuplée de mots qui sont autant de filets tendus...
Je cherche mon éditeur
de
Gaston Chaissac
Dans la foulée de l’exposition rétrospective consacrée à l’œuvre peinte de Gaston Chaissac (1910-1964) -inaugurée à Nantes l’été dernier-, deux correspondances mettent en lumière la singulière figure d’un artiste naïf qui choisit de rester en marge du mouvement fédéré par Jean Dubuffet, l’Art brut. L’ensemble, une centaine de lettres, souligne un étrange talent d’écrivain dont le délicieux Hippobosque au bocage (rééd. Gallimard, 1995) avait donné en 1951 un premier aperçu.
Sous couvert d’établir pour ses correspondants, les éditeurs René Rougerie et Pierre Boujut, la chronique des...