éditions Propos2 éditions
Ouvrages chroniqués
Déménager l’enfance
de
Frédérique Carvalho (de)
2017
La disparition du père, la mère absente, l’enfance revenue tresser un panier de sensations dans la langue, Frédérique de Carvalho les accueille comme autant de blasons anciens suivis pas à pas.
Le motif de l’enfance fabrique l’un des clichés les plus répandus de la poésie. On peut néanmoins légitimement reconnaître comment il put habiter une haute tradition poétique. Des poèmes pour enfant de Mandelstam à son esprit revisité avec insolence chez Prévert ou Michaux, mais aussi revivifié et disséminé chez quelques contemporains, de James Sacré à Éric Sautou, Ariane Dreyfus ou le fameux Marin mon cœur d’Eugène Savitzkaya, les exemples ne manquent pas, jusqu’à être renversé en sorte de pantalonnades chez certains, notamment Christian Prigent. La voie de Frédérique de Carvalho...
Tique
de
Joël-Claude Meffre
2010
Tique est avec Trois figures d’oubli (Tarabuste, 2009) un livre de mémoires, hantées par la disparition, la mort, y compris celle des animaux, les vies pauvres et minuscules, à l’exemple de ce quasi reclus, avec lequel nous pourrions nous confondre, devant sa boîte de sardines (dans le texte éponyme final). En une prose parfois proche de celle d’Antoine Emaz, Meffre relate pudiquement, sans pathos, l’attente, le geste mécanique, la descente lente de la pâte, l’arête sur le côté de l’assiette : « Tu manges avec la fourchette en argent un peu tordue, aux dents très usées, venue du tiroir de...