éditions Petits matins
A propos
Croissante verte
Sous ses couvertures très colorées, Les Petits matins investit le champ contemporain sous différentes formes : de l’essai d’actualité, sociétal ou écolo, aux nouvelles écritures. Pour témoigner d’un monde en mutation.
Trois maisons d’édition indépendantes, quatre thèmes essentiels, un catalogue unique », annonce la plaquette en guise de faire-part. Avec Le Passager clandestin et Rue de l’échiquier, Les Petits matins se la joue collectif. Soit, ce qui les unit : économie & développement durable, écologie politique, environnement et enjeux de société. Pour la bonne cause, le volet littéraire a donc été évincé de l’imprimé. Pourtant, Les Petits matins ne s’y désintéresse pas. Au contraire : elle publie depuis ses débuts en 2005 des romans, des recueils de nouvelles, ainsi que des proses inclassables, au...
À l’aube d’une aventure
La fraîcheur ambiante n’effraie pas Les Petits matins. Ce nouvel éditeur, basé à Paris, mise sur la fiction, les essais et la poésie pour sonder notre monde contemporain.
Leur programme de publications pour 2005 est déjà bouclé. Douze livres en prévision. L’acte de naissance sonne comme un slogan : « Les Petits matins, une maison d’édition toute neuve, pour raconter l’époque ». Trois plumes ont rédigé le faire-part : Olivier Szulzynger, Dorine Bertrand et Marie-Édith Alouf. Le premier, l’initiateur, est scénariste pour la télévision. La deuxième collabore à...
Ouvrages chroniqués
Contretemps
de
Bernardo Toro
2006
Le narrateur, un jeune Chilien, arrive dans les années 80 à Paris, et y retrouve Laura, réfugiée politique d’une trentaine d’années. Occupant dans la vie de cette femme le rôle privilégié mais difficile d’amant clandestin et de confident, il passe des heures à l’écouter raconter le Chili de Pinochet, sa lutte d’opposante aux côtés de son mari, et ressasser l’amère réalité parisienne. Laura et les siens vivent à Fermeil-Préfecture, dans une cité dortoir. Bernardo Toro réussit le pari délicat d’écrire, d’une plume sans fioriture, le quotidien : les journées de Laura, du RER au petit...
Dépositions Smithsoniennes (suivi de) : Sujet à un film
de
Clark Coolidge
2009
Son troisième livre s’impose, par son rythme et ses entremêlements de narrations, comme une œuvre maîtresse de la poésie américaine.
C’est un livre complexe, si l’on se réfère aux logiques de son élaboration : la première partie (Dépositions smithso-niennes) est le résultat d’une lecture et d’un arrangement des écrits de Robert Smithson, artiste considéré comme le père du Land art, à qui l’on doit l’installation d’une spirale de blocs de pierres sur le lac salé de Rozel Point, ainsi que la réalisation de son film (Spiral jetty, 1970). La seconde partie (Sujet à un film) est, inversement au sujet du film concerné (Les Dents de la mer de Spielberg), une sorte de script visuel du tournage, les éléments de celui-ci...
Du signe unique : Feuillets inédits
de
Pierre Klossowski
2018
Écrivain, philosophe et peintre, Pierre Klossowski pense en portant le regard à son incandescence. Deux inédits viennent illustrer cette démarche. L’un éclaire sa fantasmagorie intime, l’autre montre son acuité de lecteur.
Conjuguant théologie et pornographie, innocence et pureté, imagination ingénue et jeux raffinés de l’érudition, l’œuvre de Pierre Klossowski (1905-2001) est marquée par l’invention du personnage de Roberte. Omniprésente dans les Lois de l’hospitalité (1965) – un titre sous lequel sont regroupés trois récits : Roberte, ce soir (1964), La Révocation de l’Édit de Nantes (1959), Le Souffleur (1960) – comme dans les dessins qui l’incarnent, Roberte est d’abord un nom, c’est-à-dire un signe, qui ensuite deviendra image. La persistance obsédante de ce signe unique, Klossowski, en grand...
Férié
de
David Lespiau
2010
C’est un livre flottant et fuyant, énigmatique. Selon son propre titre, quelque chose en lui s’est fiché, jusqu’à bouleverser, presque paisiblement, la suite d’une journée donnée. Lespiau le dit bien : « un jour férié essaie de tuer la journée ». Le jour férié, intercalé dans la semaine laborieuse, fait, telle est l’hypothèse de départ, un vide au milieu des gestes ordinaires. Il suspend en somme le déroulement linéaire du temps, les perceptions deviennent floues, mais aussi très précises, selon l’espace qu’elles visent. Des procédures sont en route, une femme entre, puis il est question...
Guerre et paix sans je
de
Sabine Macher
2019
Avec Guerre et paix sans je, Sabine Macher poursuit ses variations narratives comme autant de focales ajourent des pans inaperçus de vie.
Un temps à se jeter (1995) pourrait être le titre générique de tous les livres de Sabine Macher. Il faut compter le risque et l’audace que cela suppose de faire ainsi d’une telle implication sa méthode générale d’écriture et celle de consignation d’une vie, la sienne, comme celles de tous et de toutes. Ce ne serait rien dire de l’écriture de Sabine Macher que d’en parler comme une chose singulière. Ou trop peu, tant, l’air de ne pas y toucher, de ne pas fondre (sur elle-même), opère en elle la bonne distance entre ne pas trop dire et ne pas trop faire. Tout le pathos dont ses livres se...
Loi N
de
Marco Boubille
2008
Le premier livre de Marco Boubille pose de vraies questions, peut-être y en a-t-il d’ailleurs qu’une, et elle revient comme une basse continue construire la sobriété de son écriture (particulièrement celle de la première partie) : cette question touche à ce qu’être « fils » ajoute à l’existence, et à celle, comme retour de balancier, du père resté face à soi, ou en soi. Jean-Marie Gleize le dit subtilement en rappelant qu’un redoublement est presque nécessaire à un livre qui s’écrit sans que personne ne l’ait jamais demandé : « »Repère« serait un mot central. Ou deux, peut-être.// Un...