éditions Perturbations
Ouvrage chroniqué
L' Ombre du corps du cocher
de
Peter Weiss
2009
Un des premiers textes de Peter Weiss (1916-1982), remarquable de précision visuelle pour dire la brutalité d’un monde en ruine.
Le narrateur anonyme de L’Ombre du corps du cocher (1959) nous contraint à regarder le monde d’une manière étrange, physique, parfois insoutenable, de bout en bout perturbante. La singularité de ce « personnage témoin », selon l’expression de G.A. Goldschmidt dans sa lumineuse préface, est, en somme, de ne rien prendre comme allant de soi, et à partir de cette posture initiale, c’est bien d’emblée la prétention à un accès au réel nu, immédiat, dépouillé de toute mise en forme préalable - de toute image et de toute « ombre », qu’il fait voler en éclats. C’est d’ailleurs seulement après...