éditions Parenthèses
Ouvrages chroniqués
Ascendant Sagittaire, une histoire subjective des années soixante-dix
de
Gérard Guégan
Gérard Guégan bande encore, c’est ce qu’il ressort de la lecture d’Ascendant Sagittaire, une histoire subjective des années soixante-dix. On est content pour lui puisqu’à soixante ans il fait preuve d’un bel entrain. Il est bien un peu bravache lorsqu’il provoque le bourgeois (« Cracher son foutre en faisant des livres ») mais peu importe puisqu’il nous raconte, enquête à l’appui, l’histoire des éditions du Sagittaire dont il assuma la direction aux marges de l’extrême-gauche entre 1975 et 1979, « ce temps béni où les chimères nous portaient aux audaces les plus folles ».
La maison...
L' Homme le plus triste
de
Berdj Zeytountsian
Originaire d’une famille alexandrine, émigrée en Union soviétique après la Seconde Guerre mondiale, Berdj Zeytountsian fit paraître ce bref roman en 1973, c’est-à-dire à une époque lourde de menaces -Soljénitsyne ne tarderait pas à être déchu de sa nationalité et prié d’aller écrire plus à l’ouest. L’Homme le plus triste se situe donc prudemment dans un royaume imaginaire (de droit français !) et emprunte une forme allégorique : un condamné à perpétuité devient un ornithologue de réputation mondiale et pose un problème insoluble au tyran local, qui ne peut ni le priver de sa liberté...
Les Noces noires de Gulizar
de
Arménouhie Kévonian
2005
Aux confins de l’Arménie historique, une très jeune fille devient la figure emblématique des derniers soubresauts de la question des Chrétiens d’Orient. Gulizar est enlevée au printemps 1889 lors d’une razzia par Moussa Bek, chef kurde réputé pour sa cruauté et ses protections auprès du Sultan. Mariée au frère du mercenaire et convertie de force à l’Islam, Gulizar résiste au fil des mois tandis que ses « compatriotes se réunissent en assemblée », et trouvent là l’incident qui permettra de faire entendre la voix des « paysans arméniens illettrés ». Ce sera celle qui l’emportera,...
Onction
de
Vahé Oshagan
2020
Quand un trio d’apprentis terroristes vient éprouver la foi d’un vieux prêtre arménien.
Dans une petite église arménienne de Philadelphie, le père Avédis s’apprête à célébrer la messe devant un public clairsemé de vieux habitués. Soucieux de les sortir de leur torpeur et de les rappeler à leur « arménité », un trio de jeunes gens fait irruption dans l’église, armés d’un transistor diffusant du jazz. Ce qui, au départ, pouvait passer pour une sorte de happening bouffon se transforme en une véritable agression contre le vieux prêtre. Malgré tout, il y trouvera la révélation d’une « force mystérieuse (…) qui devait être la vérité de son peuple, sa tradition, la signification...