éditions Hachette Littératures
Ouvrages chroniqués
Bonheur terrestre
de
Giulio Mozzi
1999
Avec ferveur, lucidité acerbe, l’écrivain italien Giulio Mozzi, né en 1960, décape la noirceur du réel, histoire de trouver un sens à la vie.
Comment vivre alors que tout meurt autour de soi ? Comment aimer, comment être aimé, alors que nos désirs sont impurs, nos âmes si sales, si fatiguées ? Comment ne pas devenir fou ? Giulio Mozzi ne répond pas à ces questions. Il écrit. Pour guérir ? De quoi ? De la vie ? « Aujourd’hui je crois que je pourrai me considérer comme tout à fait guéri quand j’arriverai à ne raconter que des histoires vraies, sans plus aucune invention qui me protège » fait-il dire au héros de Vanessa, une des dix nouvelles de Bonheur terrestre, son troisième recueil de nouvelles et le premier traduit en...
Dernier Réveillon et autres nouvelles cannibales
de
Niccolo Ammaniti
1998
Quand une nouvelle compte 160 pages, comme celle qui ouvre et donne le titre de ce recueil, on pourrait la considérer comme un roman. Mais, roman ou nouvelle, ce qui constitue ces genres, c’est notamment la littérature. C’est-à-dire un travail sur la langue, un style, une construction, une originalité et la capacité à raconter une histoire. De cela, nulle trace dans le livre de ce jeune homme né en 1966 et présenté comme un des Cannibales en Italie. Les Cannibales, à l’aune de ce livre, ne sont qu’une version de ce qu’on appelle de ce côté-ci des Alpes la nouvelle génération : un produit...
Et ce sont les chats qui tombèrent
de
Tom McCarthy
2007
Après une longue période de coma, le narrateur du premier roman de Tom McCarthy doit réapprendre le moindre geste. Il lui faut aussi reconstituer son identité : « C’était comme si mes souvenirs avaient été des pigeons, l’accident, un grand bruit qui les aurait effrayés ». Pour lui, c’est la fin de l’évidence, de la routine, de tout ce qui peut rendre une existence agréablement banale. Un traumatisme psychologique qui ne se guérit pas avec les épuisantes séances de rééducation que lui impose le corps médical. Grâce à l’argent obtenu au titre de son indemnisation, le personnage, toujours...
Moi
de
Alexandre Potemkine
2006
Avec ce roman curieux, le monologue d’un original obnubilé par le « génie génétique », Alexandre Potemkine insinue sourires fugaces et malaise diffus.
Sommes-nous en présence d’un énième roman égotiste dont la floraison un rien exubérante confine parfois à l’écœurement ? D’une insipide psychobiographie hygiénique ? Absolument pas. Non seulement Moi échappe au genre en s’y référant de façon ironique, mais il embrasse une étendue autrement plus complexe, indéfinie, « cosmique » même !
Moi, première traduction française d’une œuvre du romancier russe Alexandre Potemkine, met en scène d’une manière tout à fait originale le Verbe délié mais ouvertement dédaigneux d’un nommé Vassili Karamanov. Orphelin d’un père homicide et d’une mère...