éditions Diabase
Ouvrages chroniqués
Les 59 Jours
de
F.J. Ossang
Enfant bâtard de la beat generation et d’Isidore Ducasse, F. J. Ossang ne cesse de courir le monde, caméra et stylo au poing. D’un séjour de deux mois en Amérique du Sud, il a ramené ce livre aussi nerveux que pessimiste. Loin des récits de voyage à l’anglo-saxonne, Les 59 Jours ne prend guère le temps de l’arrêt sur image. C’est un télescopage de visions, un sampling de phrases arrachées au magma de la langue, qui couvre les pages d’un journal halluciné. Le desperado cinéaste (L’Affaire des divisions Morituri ou Docteur Chance) court après les images d’une humanité mondialisée :...
La Course éperdue du gosse enflammé
de
Yann Bourven
2004
Après Face à la mer et Mon héroïne, Yann Bourven poursuit son exploration du processus créatif et répond aux questions qui le taraudent. Dans une ronde folle où les univers parallèles se démultiplient, auteur et personnages flirtent avec la psychose. Convié aux délires hallucinatoires de héros en perdition, le lecteur est invité à ouvrir les yeux sur une réalité factice : « je ne soupçonnais pas tout ça avant, nageant dans ce placenta impassible ». Les personnages, des artistes, sont persécutés par leurs œuvres venues les dévorer. Line, peintre, se rend compte que le vieux décor dans...
Face à la mer
de
Yann Bourven
Le héros de ce roman n’a pas de nom. En revanche, il aime donner des sobriquets : Sourcil Percé, un ami de passage, The Gros Porc, le patron du bar dans lequel il travaille un temps. Il aime aussi faire des rencontres, fortuites et sexuelles : La Métisse, la Catalane, « une chiennasse », « une clocharde de la mer ». Accessoirement, il ne refuse pas d’éclater la tête de son ancienne petite amie contre une table avant de lui rompre le dos ou égorger The Gros Porc. Bref, celui qui n’a pas de nom est un homme simple, un paumé, dont le carnet de route est fait de crimes non prémédités, de...
Souvenir sur Georges Palante
de
Louis Guilloux
2014
Un jour du printemps 1916, Louis Guilloux, alors surveillant au lycée de Saint-Brieuc, lit, dans la cour, le dernier volume de Jean-Christophe de Romain Rolland. Le professeur Georges Palante s’approche : il désirerait lire ce livre qui vient de paraître. Guilloux le lui prête – et ainsi naît leur amitié, « faite de la substance la plus précieuse des âmes qu’elle unit », comme Palante la définit. Palante, ayant déjà publié quelques ouvrages et collaborant au Mercure de France, a acquis à Paris une réputation de philosophe singulier – mais on raconte aussi les chahuts énormes qui...