auteur Quim Monzo
A propos
Ironique mécanique
Les quatorze nouvelles du recueil de Quim Monzó manient la logique et l’absurde pour toucher à des situations extravagantes ou fantastiques.
Lorsqu’il invente l’histoire d’un cafard devenu humain sous le regard consterné de sa famille ou quand il s’intéresse aux retombées psychologiques de l’exploit de Guillaume Tell sur son fils, Quim Monzó joue avec les grands textes de la littérature. Mais sa vision d’une logique implacable, il la met aussi au service de récits a priori réalistes : histoire d’un candidat à une série d’examens sans fin, errance cauchemardesque d’un homme qui n’arrive plus à sortir de chez lui, folie d’un écrivain dont tous les livres s’avèrent prémonitoires. C’est avec le sourire de l’ironie que...
Les tragédies de poche de Quim Monzó
Dans les trente nouvelles du Pourquoi des choses, Quim Monzó poursuit sa chronique de la perversité et du vampirisme ordinaires dans la ligne de son précédent recueil Olivetti, Moulinex, Chaffoteaux et Maury.
Pour Joan Miró peinture et poésie ne faisaient qu’un. Peintre de formation, Quim Monzó, issu de la Barcelone de Mariscal, capitale de la modernité graphique espagnole depuis le début des années 80, jette comme le surréaliste catalan un pont entre écriture et peinture - « écrire et peindre, c’est la même chose ». D’abord dessinateur, la bande dessinée lui a permis un temps de conjuguer les...
Ouvrages chroniqués

Mille crétins
de
Quim Monzo
2009
Avec le temps, ce grand escogriffe de Quim Monzó (il est né en 52) développe encore plus de férocité, d’ambiguïté et de sensibilité. La puissance de dévastation de son ironie atteint aujourd’hui le niveau sardonique supérieur et ses manières de grand adolescent toujours en train de se foutre du monde irritent passablement. Pourtant, Monzó est de plus en plus à l’affût de ce monde, jusqu’à s’y cogner, sombrer dans la folie et l’auto-destruction comme les personnages sans noms de son dernier recueil Mille crétins. La nouvelle « Je regarde par la fenêtre » est la plus révélatrice....
L' Ampleur de la tragédie
de
Quim Monzo
1996
L’Ampleur de la tragédie, le deuxième roman de Quim Monzó (1989) raconte comment un jour, Raymond-Marie, ex-éditeur devenu trompettiste pour gagner sa vie, fut frappé par une maladie (le « syndrome de Sciamscia » dont le symptôme le plus voyant est, paraît-il, une érection permanente) et ce qui s’en suivit.
L’Ampleur de la tragédie est un roman qui se situe dans la continuité de l’univers de Monzó. Il n’est ni plus ni moins « kitch » que ses nouvelles ou Gazoline, son précédent roman (Jacqueline Chambon, 1995). Comme eux, il se situe aux confins de l’érotisme et de l’humour.
Si l’on...
Olivetti, Moulinex, Chaffoteaux et Maury
de
Quim Monzo
Paru une première fois en français il y a onze ans (à l’Atelier du Gué), ce recueil de nouvelles révèle l’univers déshumanisé d’un auteur catalan qui manie la plume comme on jonglerait avec des équations mathématiques. Les personnages, vidés de toute psychologie, obéissent à la logique d’une destinée qui leur échappe et dont ils sont les pauvres pions. D’un ordinaire banal (allumer un chauffe-eau, aller à un rendez-vous), Quim Monzó nous conduit en quelques courtes pages à une folie glacée, violente, paranoïaque. Construites dans un souci d’efficacité, ses nouvelles frappent comme des...
Le Pourquoi des choses
de
Quim Monzo
Si Quim Monzó a intitulé son dernier recueil de nouvelles Le Pourquoi des choses, c’est en référence à un ouvrage stalinien destiné à l’édification de la jeunesse traduit en catalan par El perquè de tot plega. Mais loin d’être une doctrine sans faille, le gai savoir de Quim Monzó, dans la mesure où Le Pourquoi des choses explore les rapports hommes/femmes, aurait plutôt des accents socratiques : de ces rapports fragiles, on ne peut savoir qu’une chose, c’est qu’on ne sait rien. Au commencement il y a le désir. Ensuite il n’y a plus que du mensonge, des concessions, des lâchetés....