auteur Miguel Delibes
A propos
Delibes, gentleman de Castille
Chasseur, pêcheur et romancie, Miguel Delibes est prophète en son pays mais très mal connu du public français. Verdier achève la publication de sa Trilogia del campo avec Le Chemin (1950).
Rencontrer Delibes, c’est un peu comme rencontrer Pagnol. S’il est quasiment inconnu en France, c’est un véritable classique en Espagne : Le Chemin, que publient aujourd’hui les éditions Verdier -45 ans après sa parution en Espagne et 35 ans après l’insuccès de la traduction que le très faulknerien M.E Coindreau en avait donnée chez Gallimard- y est inscrit au programme de tous les lycées.
Des écrivains de sa génération, R.J.Sender ou G. T. Ballester, que l’on ne découvre chez nous que ces dernières années, depuis la révélation au public français de C.J.Cela (1) par le Nobel en 1989, il...
Ouvrages chroniqués

Cinq heures avec Mario
de
Miguel Delibes
2005
Ce portrait de l’Espagne franquiste en veuve aigrie est devenu un classique de la littérature hispanique. Et si Miguel Delibes avait dépeint la France d’aujourd’hui ?.
Écrit en 1966, Cinq heures avec Mario s’ouvre par un faire-part encadré de noir : Mario Diez Collado vient de succomber à un infarctus. Il avait 49 ans. Ensuite le roman démarre comme un opéra de Mozart : des voix surgissent, se mêlent, s’entrechoquent autour du défunt. C’est l’heure des condoléances appuyées et bruyantes que reçoit Carmen la veuve. Le lecteur est immédiatement plongé dans un tourbillon de noms et de paroles échangées, répétées, ponctuées par le retour lancinant d’une scène qui joue le rôle de refrain : les embrassades hypocrites du chagrin.
« Carmen s’inclinait et...

Le Chemin
de
Miguel Delibes
Le Chemin, sorte de Guerre des boutons espagnole avec Daniel le Hibou, 11 ans, et ses camarades Roquito le Bouseux et Germanín le Teigneux en Petit Gibus. Daniel doit quitter la vallée, une vallée dont les limites sont celles de son monde. Son père veut « faire de lui un peu plus qu’un fromager » et pour « progresser », il faut aller étudier en ville, en prendre pour quatorze ans avant de sortir diplômé de l’Université, comme le fils du pharmacien. Mais pour apprendre quoi ? « Il doit y en avoir qui, après quatorze ans d’études n’arrivent pas à distinguer un geai d’un chardonneret ou une...