auteur Jean-Baptiste Del Amo
Ouvrages chroniqués
Le Fils de l’homme
de
Jean-Baptiste Del Amo
2021
Tout en perceptions sensorielles et sens de la fatalité, le cinquième roman de Jean-Baptiste Del Amo nous plonge dans le vertige mortel d’un homme aux prises avec une ascendance gangrenée par la violence.
Après Règne animal (Gallimard, 2016), son roman réquisitoire sur la souffrance animale, c’est le thème de la transmission que s’attache Del Amo dans Le Fils de l’homme, à la façon dont, du père au fils, se transmet la violence. Et très symboliquement les protagonistes n’ont pas de nom, ils incarnent les figures génériques de la cellule familiale, à savoir le père, la mère et le fils. Un modèle d’organisation sociale qui date des origines mêmes de l’homme comme l’illustre la scène de chasse située dans la préhistoire, qui ouvre le livre. Quinze pages, en italiques, où l’on voit un père...
Règne animal
de
Jean-Baptiste Del Amo
2016
Avec un quatrième roman qui explore, sur fond de mutation de l’univers rural, l’être confronté à ses parentés animales, Jean-Baptiste Del Amo s’affirme comme l’un de nos meilleurs écrivains.
Elle a du corps la phrase de Del Amo, elle installe une forme de présence où semble se ramasser le cœur intime des choses. Comme si, au terme d’un savant – ou d’un inné – partage entre le voir et le sentir, elle parvenait à saisir et à rendre ce qu’il y a de plus que l’apparence visible. Et ce jusque dans l’énoncé des vérités les plus terribles. Comme celles qu’impose l’histoire, ici racontée, d’une petite exploitation familiale vouée à devenir un élevage porcin. Une histoire courant du début à la fin du vingtième siècle, impliquant cinq générations, et dont l’une des premières phrases...

Une éducation libertine
de
Jean-Baptiste Del Amo
2008
Roman de toutes les fanges et de tous les fastes, l’Éducation libertine de Jean-Baptiste Del Amo est déjà l’œuvre de nuit d’un futur grand.
Premier roman peut-être, mais vrai tempérament d’écrivain. Il a du culot, du panache, ce Jean-Baptiste Del Amo. C’est un prolixe, un exubérant, un obsédé textuel. À 26 ans, fort de son approche émotionnelle du monde, il nous offre 450 pages d’un roman vénéneux, suffocant, ruisselant de pulsions, de sensations, d’odeurs. Ça sent la tripe et la merde, les corps transpirants et le sexe encrassé, la boue mais aussi les parfums jaillissant « de la froissure des taffetas ». Une véhémence, une outrance en phase avec le thème, l’éducation libertine de Gaspard, un « fils de rien, produit de...