auteur Éric Vuillard
A propos
Les leçons de l'histoire
En liant entre eux quelques jalons de la montée du nazisme et du régime hitlérien, Éric Vuillard instruit le procès de ces barons d’industrie qui se sont compromis. Et ont survécu.
Nous sommes le 20 février 1933 et voici « vingt-quatre pardessus noirs, marron ou cognac, vingt-quatre paires d’épaules rembourrées de laine, vingt-quatre costumes trois-pièces » qui pénètrent dans le palais du Président de l’Assemblée, (« mais bientôt il n’y aura plus d’Assemblée ») pour apporter, en secret, leur soutien à Adolf Hitler. Ces vingt-quatre-là sont des barons de l’industrie allemande, les représentants de l’ordre immuable du capital qui vont, ensemble, apporter le financement nécessaire à la prise de pouvoir du futur dictateur. Pour beaucoup d’entre eux, leurs firmes...
Bibliographie
• Le Chasseur, Michalon, 1999
• Bois vert, Léo Scheer, 2002
• Tohu, Léo Scheer, 2005
• Conquistadors, Léo Scheer, 2009 ; Babel, 2015
• La Bataille d’Occident, Actes Sud, 2012 ; Babel, 2014
• Congo, Actes Sud, 2012, Babel, 2014
• Tristesse de la terre, Actes Sud 2014 ; Babel, 2016
• 14 Juillet, Actes Sud, 2016
L’écriture comme un élan
Née du désir de jeter de la langue sur la page, l’œuvre d’Éric Vuillard a trouvé dans l’Histoire une sorte de colonne vertébrale. Pour agréger à elle la beauté des phrases et l’acuité d’une pensée. Et rendre aux hommes, peut-être, la liberté d’agir.
L’homme semble porter une sorte d’armure au-devant de lui. Ou un hologramme de lui-même derrière quoi la vie se cache, occupée à penser et écrire, loin des injonctions sociales qui la divertiraient de sa tâche. Les premières questions qu’on lui pose n’éraflent pas ce qui sépare l’écrivain de l’homme social, mais au fur et à mesure des questions, l’écrivain apparaît et avec lui la fabrique...
Ouvrages chroniqués
Une sortie honorable
de
Éric Vuillard
2022
Le onzième livre d’Éric Vuillard pointe la responsabilité de la bourgeoisie et de la finance dans les massacres de la guerre d’Indochine. Dans un style impitoyablement vif.
En abordant la guerre d’Indochine, Éric Vuillard poursuit son entreprise de réappropriation de l’Histoire. Dans les coulisses de celle communément transmise où les dates et les batailles cristallisent l’attention, masquant ainsi la raison même des conflits. Une sortie honorable montre la responsabilité d’une classe dirigeante engoncée dans son confort bourgeois, le cynisme de la finance et la puissance d’un impérialisme américain sans vergogne. Le récit tient autant dans le style, éclatant, que dans ce qu’il dénonce et l’on tangue, le lisant, entre l’émotion née de la beauté des phrases...
La Guerre des pauvres
de
Éric Vuillard
2019
S’abreuvant aux révoltes paysannes des siècles passés, Éric Vuillard déterre les fondations d’une guerre dont les feux brûlent encore. En écho aux samedis jaunes.
C’est une lecture envoûtante à laquelle nous convie le nouvel opus d’Éric Vuillard : on y entend sans faiblir rugir l’actualité sous le récit de révoltes anciennes. « Pourquoi le dieu des pauvres était-il si bizarrement du côté des riches, avec les riches, sans cesse ? » se demande Thomas Müntzer, le prédicateur à l’origine de la guerre des paysans au XVIe siècle, figure centrale de ce récit. Et avant lui, ce fut Wyclif, probable traducteur de la Bible en anglais et précurseur de la Réforme, qui voulait que les papes soient tirés au sort et qui « pour finir, eut sa plus terrible idée, et...