auteur Christos Ikonomou
A propos
Il pleut sur la Grèce
Portrait intime d’un pays en crise avec la première traduction en France de l’écrivain et journaliste Chrìstos Ikonòmou – entre désenchantement et espoir.
Il pleut beaucoup dans les nouvelles de Chrìstos Ikonòmou. Elle n’est pas forcément battante, elle n’est pas torrentielle, cette pluie, « pas toujours méchante, comme une punition » ; mais elle ne lave pas non plus, elle ne purifie pas ; elle serait plutôt insidieuse, sorte de présence noire et grise qui engloutit le paysage, les êtres et leurs rêves sous sa sombre fatalité. Il pleut beaucoup sur la Grèce ces derniers temps, et l’eau monte, inexorablement.
Sur les trottoirs mouillés on arpente les rues du Pirée. Sous le ciel indifférent, de nuit comme de jour, on marche, on guette, on...
Ouvrages chroniqués
Le Salut viendra de la mer
de
Christos Ikonomou
2023
Quidam a la bonne idée de rééditer en poche Le Salut viendra de la mer (2014, voir Lmda N°182). Un titre, dixit la postface, « tourné vers l’avenir et plein d’espoir », mais que récuse d’emblée l’incipit. « Je vais te dire comment c’est arrivé. Comment c’est arrivé et comment ça devait arriver. Le sang versé et celui qu’on devait verser. » C’est qu’en Grèce, le bleu a viré au noir. « Le pays est en miettes, tout est dévasté, mais nous, là, c’est des coups de poignard tout le temps ». Ce « nous » ? La communauté polémique (Héraclite n’est pas loin, « Guerre est de tous le nom »), formée...
Le Salut viendra de la mer
de
Christos Ikonomou
2017
Dernières nouvelles de Grèce, sous la plume caustique de Christos Ikonomou : la guerre civile larvée menace.
Ceux d’aut’part, qu’ils nous appellent. Et Athéniens. Même nous, ceux du Pirée. Mais ceux de Larissa, de Thessalonique, de Patras ou de n’importe où, ils les appellent tous Athéniens. Et notre coin, d’Aya Marina jusqu’à Bares, ils l’ont appelé le quartier des Athéniens. D’où qu’on vienne, Athéniens, tous. Les Athéniens, les réfuchiés, ceux d’aut’part. » Dans une île grecque, une de ces îles dont nous rêvons tous, rien qu’à entendre leurs noms, quelque part entre Naxos et Amorgos (à Folegandros précise le traducteur), se sont exilés, réfugiés, les laissés-pour-compte (euphémisme fréquent...