auteur Arno Calleja
Ouvrages chroniqués
La Rivière draguée
de
Arno Calleja
2021
L’écriture d’Arno Calleja, même quand elle se fait narrative, est avant tout celle d’un poète. C’est une écriture paradoxalement dense et limpide dans sa simplicité, faite de courts paragraphes chargés d’images comme est chargée d’objets, de détritus, de branches cassées, de bouteilles vides, la rivière qui est le personnage principal de ce récit condensé, qui fut écrit lors d’une résidence de l’écrivain à Taïwan.
La Rivière draguée raconte en fragments, à travers les monologues de plusieurs personnages (y compris la rivière et une morte, en de belles prosopopées), un meurtre...
La Mesure de la Joie en Centimetres
de
Arno Calleja
2020
Un garçon qui parle avec Dieu et une fuite d’eau qui s’empare d’un immeuble. Avec ces ingrédients, Arno Calleja construit un roman subtil, qui est d’abord un bel objet poétique.
Si l’on peut dire de La Mesure de la joie en centimètres que c’est un roman, on peut aussi affirmer sans se tromper qu’il s’agit d’un poème ; un poème en prose, certes, mais la coupure du vers n’est pas le seul garant de la poésie, celle-ci peut aussi se révéler dans le cadre d’un récit tout à fait linéaire, presque un conte en l’occurrence, celui qui nous parle d’« un garçon mystique, grandement mystique », « seul avec des grandes forces cosmiques », auquel le narrateur rend régulièrement visite et de leur étrange amitié, faite de pudeur et de solitude partagée. L’histoire se déroule à...
Un titre simple
de
Arno Calleja
2019
Dans une langue brute en équilibre délicat, la poésie d’Arno Calleja offre un curieux traité des sensations et redonne au lyrisme sa matérialité.
Cacher, si l’on peut dire, un recueil de poésie derrière un titre aussi simple qu’Un titre simple ne saurait être une opération aussi simple qu’elle en a – justement – l’air. Ce titre en forme de pied de nez ou de pas de côté, comme s’il occupait l’espace d’un titre en devenir constant plutôt que titre à venir (puisque déjà présent dans son absence suggestive), semble vouloir nous dire qu’au-delà de son apparente neutralité – une neutralité faussement programmatique dont l’auteur ne cesse de jouer – c’est bien à nous, lecteurs, qu’il revient de l’investir. D’autant que les choses se...