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Poches Trois hommes dans un bateau (sans oublier le chien)

mai 2011 | Le Matricule des Anges n°123 | par Anthony Dufraisse

Trois hommes dans un bateau (sans oublier le chien)

Un livre tout à fait euphorisant, ça ne se refuse pas. Par quel miracle ce roman anglais de 1889 nous fait-il cet effet ? Grâce au nonsense à l’état pur dont Jerome K. Jerome (1859-1927) fait preuve avec un flegme de sphinx, qualité qui, dans l’Angleterre victorienne, l’a rendu méprisable aux yeux de l’establishment littéraire mais qui nous le rend irrésistible aujourd’hui. Il excelle dans le genre facétieux : ce récit de voyage sur la Tamise est d’une drôlerie à dérider un Irish Guards. On croit d’abord que le but de Jerome est de faire découvrir au lecteur les eaux de cette Tamise sur laquelle naviguent trois gentlemen en mal de sensations. Il y a le narrateur, hypocondriaque portant des « souliers en cuir de Russie », Harris, un amateur de cimetières, George, indolent à l’extrême, ainsi que Montmorency, fox-terrier dont « l’ambition dans l’existence est de se placer dans le chemin des gens et de se faire injurier ». Bel équipage qui, au fil de l’eau, s’embarque dans des situations cocasses et incongrues. On dirait par moments une suite de sketches qu’aurait écrite un Woody Allen britannique. Mais au-delà du côté guide touristique fantaisiste, cette histoire est aussi une manière, pour le narrateur, d’épouser les méandres de la mémoire. Le souvenir, croit-on comprendre, est comme le sas des écluses qui fait monter ou descendre le niveau de l’eau : il donne à voir autrement l’horizon, la surface. Cette traversée donne ainsi lieu à toutes sortes d’anecdotes et de digressions. Le narrateur ergote et tout y passe : l’Histoire, la pêche à la ligne, la météo, le dandysme. Oh, bien sûr, ce n’est pas de la philosophie de haute volée mais, mine de rien, à bord de cet esquif, entre deux coups de rames, la société d’alors écope. Le canotage ou l’art de noyer le poison des conventions sociales.

Anthony Dufraisse

Trois hommes dans un bateau (sans oublier le chien)
Jerome K. Jerome
Traduit de l’anglais par Déodat Serval
Points, 277 pages, 8,20

Le Matricule des Anges n°123 , mai 2011.
LMDA papier n°123
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