Linea N°4
Née en 1967, Béatrice Douvre mourut trop jeune, à l’âge de 27 ans. De son vivant, elle ne publia qu’en revues. En 1998, L’Arrière-pays édita un choix de poèmes ; Voix d’encre en présenta ensuite l’intégralité, avec une préface de Philippe Jaccottet. Linea rend ici hommage à cette « passante du péril » marquée par Rimbaud et Bonnefoy, et qui, anorexique, confessait : « J’ai l’appétit fermé par le malheur ». Poétesse du vide, de l’invisible et de l’éblouissement, son vocabulaire, restreint, libère des images d’une douleur diaphane. « Je te regarde/ Passante inquiétée par l’obscur/ Perdre ton corps en des lieux de bleu froid/ Errer dans le sang qui aime/ Peuplé de patience et d’oiseaux/ Qui est-elle pour marcher parmi eux/ Vers la tombe à la taille des corps ? » À la suite de Béatrice Douvre, on lira les beaux textes de l’écrivain sicilien, Gesualdo Bufalino, et celui de Marcel Moreau sur le corps verbal. (Linea N°4, 108 p., 7 €
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