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> jean-pierre siméon
La belle question ! Non mais, je vous le demande un peu ! Est-ce que je vous demande moi quelle sorte d’étreinte vous accomplissez (sa nature, son sens, son enjeu, son intention, sa saveur) quand vous embrassez votre belle ! Ce n’est pas que ces choses « ne se disent pas », c’est qu’elles ne se savent pas. Désolé mais je ne sais pas quelle poésie j’écris, je ne sais pas ce que je fais, un inconscient, je vous dis. Je pourrais peut-être, ça m’est arrivé, dire autour : pourquoi, comment, quand et où. Mais la chose elle-même ??? J’écris ne sachant pas. Ce que je peux, comme je peux. Lyrique, affective, métaphysique, célébrante, engagée, sentimentale, pré-post-moderne, ma poésie ? ça ou ça, peut-être mais je n’ai pas fait exprès… Je n’y peux rien, je vous le jure, c’est plus fort que moi. Je n’ai jamais eu de théorie préalable. Je les connais les théories mais je n’y pense pas.
Ah oui, parbleu, il y a une chose que je sais quand même : je veux bien écrire de la poésie. Je veux dire que je ne suis pas poète-anti-poète, effrayé du je, la catastrophe du sentiment, et toutes ces choses… Même pas peur ! J’entends bien les injonctions silencieuses de ceux qui me conseillent (pour mon bien) d’écrire de la poésie moins poétique, moins ostensible, n’est-ce pas ? Je ne sais pas faire. C’est de ma faute, je n’ai jamais lu Denis Roche. Par respect pour sa position que je juge, sans ironie, tout à fait admissible.
Finalement il y aurait cette réponse. Quelle poésie… ? Poétique, c’est-à-dire, si j’ai bien compris, inadmissible. Oui mais pour qui ?
Dernier livre paru : Charles Juliet, la conquête dans l’obscur (Jean-Michel Place)
> henri deluy
Les écritures de poésie que je pratique ont, à diverses reprises, changé dans le rapport à la prosodie, aux thématiques, au climat, dans le rôle de l’image et du récit, par exemple. Changements liés à l’évolution, aux déplacements des situations générales, de mes positions personnelles, ainsi qu’aux problématiques propres à la poésie,en France et ailleurs.
Il ne s’agit pas d’une évolution, d’un cheminement vers un but, mais d’ajustements alternés, contrastés dans la relation au monde et à l’écriture elle-même. Changements le plus souvent liés à des activités prolongées de traductions ou de réécriture, à partir de langues plus ou moins maîtrisées… Ce rapprochement avec des langues étrangères permet l’établissement d’une large surface d’écriture pour des glissements, des rapprochements inédits, souvent loin de toute logique première du sens. Il s’agit de tenter de faire jouer une sorte de fibre commune, avec ce double mouvement : le poème s’élabore dans la langue muette de la « vraie vie vécue » pour n’exister qu’à l’instant de son écriture concrète.
Il s’agit de tenter de faire fonctionner les frottements disparates du « réel » avec ce qui se passe dans la langue qui est la mienne, dans mes propres contacts avec le monde. JbrJ...