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Dossier Christian Bobin
L’Inespérée

décembre 1994 | Le Matricule des Anges n°6

« Le prochain livre à paraître s’appelle L’Inespérée, il est construit comme La Part manquante. Mais il est plus coléreux. » Le nouveau Christian Bobin sort chez Gallimard début mars.

Vous arrivez chez lui vers la fin de l’après-midi. Chez lui, en haute-Savoie. Chez lui, dans sa maison, dans sa ferme, dans sa tanière d’encre et de bois. Vous arrivez là comme vous arrivez partout, avec l’impatience de repartir bientôt. C’est une infirmité que vous avez de ne pouvoir envisager un voyage autrement que comme un détour pour aller de chez vous à chez vous.
Très vite, où que ce soit, y compris auprès des gens que vous aimez, vous êtes dans la langueur des murs et des fenêtres de votre solitude. c’est le sommeil qui vous manque, cette somnolence qui vous prend des heures entières dans votre appartement, à ne rien faire, rien lire, rien écrire, et vous ne pouvez raisonnablement pas aller chez des gens pour y disparaître aussitôt dans un repos des yeux, de la parole, de l’âme, vous ne pouvez demander à ceux que vous aimez de supporter une présence aussi faible, presqu’évanouie. C’est plus fort que vous : il vous est nécessaire de refuser une quantité considérable de rencontres afin de préserver une chose dont la plus juste formule est « rien » : ne rien faire, rien dire, presque rien être.
Vous y découvrez le cœur subtil du temps, son cœur battu par le rien du sang dans les veines.
C’est un état -limite dont vous avez besoin, une mince ligne de rien entre l’ennui et le désespoir- et la joie qui passe en funambule sur ce fil, la joie qui se nourrit précisément de rien, par exemple d’un regard sur le ciel d’aujourd’hui, contemplé depuis votre lit d’infirmité active, depuis votre fainéantise d’écriture : une lumière transparente. Un bleu sans épaisseur. On dirait que les anges viennent de laver leur linge et que, n’étant riches que de leur seul amour, ils portent toujours la même lumière, rendue transparente par des milliers de lessives. dans le bleu de cette beauté, vous devinez le noir où elle s’abîmera bientôt, et vous trouvez dans cette vie conjugale du bleu et du noir l’unique leçon de choses qui vous convienne, la preuve d’une excellence de cette vie où tout nous est donné à chaque instant, le bleu avec le noir, la force avec la blessure.
Christian Bobin

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