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En grande surface
La chronique de Pierre Mondot
Les articles
Un conte en Suisse
L’horizon s’assombrit. Notre chef des armées montre ses muscles et se répand un peu partout en propos belliqueux. À sa suite, le surintendant des Finances annonce que les caisses du royaume sont vides et exhorte chacun à boucler d’un cran supplémentaire sa ceinture. Enfin, plus loin, en Amérique, un groupe de géophysiciens affirme – calculs refaits – que la Terre tourne à une vitesse de plus en plus folle. C’est la goutte. Fuyons illico ces vertiges pour un exil sûr. Cap sur le pays helvète, son armée d’ornement, sa fiscalité bienveillante et son temps suspendu. C’est là, à Genève que...
Raison de la critique
Tiphaine Samoyault, feuilletoniste du Monde des livres, consacre sa tribune à Michel Bussi. Il fallait s’y attendre : avec l’allongement de la durée légale du travail, chacun désormais s’économise. Un voyage, écrit-elle, « dans un monde enchanté où un roman fait vendre beaucoup de livres. » C’est Balladur dans le métro. Ou Macron à Rungis (Bonjour, comment ça va ?). Elle en revient...
Modernitude
Conséquence de l’audit réalisé à l’hiver par un cabinet de conseil anglo-saxon, l’antépénultième du Matricule passe désormais sous le régime de l’alternance. Face au succès grandissant de la revue, la rédaction invoque la nécessité de voix plurielles et l’ouverture au public racisé. Soit. On suspecte pourtant derrière ce tournant inclusif un objectif plus insidieux : ringardiser cette...
En thérapie
Pour son nouveau roman, Cher Connard, Virginie Despentes a choisi la forme épistolaire. Bonne idée, voilà un moment que le genre appelait une mise à jour. Les grands modèles que sont les Lettres persanes et Les Liaisons dangereuses paraissent aujourd’hui caducs. Montesquieu parce que la Perse n’existe plus – rachetée par les Qataris. Laclos, parce que son scénario s’effondrerait trop vite :...
Resucée
Emma Becker. On dit le nom et les gens froncent, ne voient pas, ou proposent au hasard une joueuse de tennis, une série Netflix. Mais si : cette romancière qui de son gré s’engagea deux saisons dans un bordel berlinois. La précision faite, les visages s’illuminent. Bien sûr. Et brune, assez jolie, un regard de biche ? Oui. Son témoignage sur la prostitution s’intitulait La Maison et voilà...