La rédaction Didier Garcia
Articles
Un livre
Planète sans visa
de
Jean Malaquais
Malaquais, bien nulle part
Fresque sociale et historique, Planète sans visa (1947) évoque la cité phocéenne durant les premières années de l’Occupation.
Il existe au moins deux manières différentes de lire ce livre. La première est la plus simple : elle consiste à se jeter dans ce roman sans intrigue et sans protagoniste, qui juxtapose (comme l’a fait l’Espagnol Camilo-José Cela dans La Ruche avec le Madrid de 1942) des séquences narratives de longueur variable, n’ayant souvent rien à voir les unes avec les autres, et qui concernent à chaque fois un nombre limité de personnages (sur la grosse cinquantaine que contient l’ensemble). La seconde a le mérite d’être moins superficielle, et partant plus proche de la réalité historique : le...
Bestiaire de Alexandre Vialatte et Philippe Honoré
Ce qu’il y a de bien avec les quelque 900 chroniques qu’Alexandre Vialatte (1901-1971) a données au journal La Montagne entre 1952 et 1971, c’est qu’elles se prêtent à la compilation (aux titres d’ailleurs délicieux : Éloge du homard et autres insectes utiles, Profitons de l’ornithorynque, L’Éléphant est irréfutable, Et c’est ainsi qu’Allah est grand…). En témoigne à sa manière cette...
Les caprices de la mer
Dans Naufrages, le romancier japonais Akira Yoshimura (1927-2006) hypnotise son lecteur, sans doute pour mieux le réveiller.
Avec son intrigue rudimentaire et ses phrases simples, Naufrages n’a rien d’un tour de force romanesque. Cela n’empêche pas le lecteur d’en sortir un peu sonné, comme si cette écriture d’une grande sobriété était parvenue à l’envoyer contre ces rochers où des bateaux providentiels viennent soudain briser leur coque…
Dans un village enclavé, bordé d’un côté par la mer, de l’autre par une...
L’île des folles
Dans Avant la nuit, l’écrivain cubain Reinaldo Arenas (1943-1990) raconte ce qu’a été sa vie sous la dictature castriste.
Dans une lettre d’adieu qui tient lieu d’épilogue à cette poignante autobiographie, Reinaldo Arenas annonce à ses amis qu’il va se donner la mort, et désigne celui qu’il considère comme le seul responsable de cette décision : « Fidel Castro. La souffrance de l’exil, la douleur de l’expatriation, la solitude et les maladies que j’ai pu contracter en exil, je ne les aurais certainement pas...
Navel, pelle et mirabelle
Parcours autobiographique d’un travailleur pas comme les autres, amoureux du travail de ses mains. Curriculum vitæ détaillé.
Voici des pages qui sentent bon l’honnêteté. L’humilité. Accessoirement la poésie, mais alors une poésie involontaire, comme contenue dans les choses elles-mêmes. Autant de raisons qui d’emblée vous font prendre Georges Navel (1904-1993) en sympathie. Dans Travaux, son premier livre, publié au lendemain de la Seconde Guerre, Navel ne fait pas l’écrivain. S’il écrit, c’est simplement qu’il a...