La rédaction Camille Cloarec
Articles
Une affaire de famille
Le premier roman de Fatma Aydemir affronte le racisme primaire, les blessures liées à l’immigration et le ressentiment filial.
C’est une famille comme il y en a tant, comme on s’en préoccupe peu, en équilibre entre deux mondes. Les parents viennent de loin, d’un village perdu dans les montagnes turques, abandonné sans regret il y a bien longtemps. Les enfants – il y en a quatre – sont nés là-bas ou bien ici, à Rheinstadt, en Allemagne. Ces six êtres ont beau former un ensemble unique, ils semblent pourtant incompatibles : leurs identités, leurs parcours, leurs sensibilités n’ont rien à voir. « Ce n’est peut-être que cela, une famille, une entité composée d’histoires, et d’histoires, et d’autres histoires. » C’est...
Un auteur
Une métaphore enrichie
Les retrouvailles de deux amis, après des années de séparation, remuent souvenirs et tabous. Derrière ces deux personnages aux parcours denses, Zia Haider Rahman questionne les rapports entre Orient et Occident, la douleur de l’exil, la confrontation à l’autre. Une brillante évocation des enjeux de notre société contemporaine.
L’on devine sans peine que les personnages de Zia Haider Rahman ne sont pas étrangers à son propre vécu. Anglais né dans une région rurale du Bangladesh, ce dernier, après être passé par Oxford et Yale, a exercé à Wall Street avant de se reconvertir dans la défense internationale des droits de l’homme. Zafar et le narrateur, dont les voix alternent au cours du récit, partagent une obsession...
Je suis capable de tout de Frédéric Ciriez
Etre adepte de la « méthode MC » (Mental Coaching) et à la recherche de son « moi de cristal », cela existe. C’est ce dont nous fait prendre conscience Frédéric Ciriez, avec son troisième roman au titre auto persuasif, à moins qu’il ne soit simplement provocateur. Au cœur d’une île naturiste au doux nom d’Héliopolis, une mère et sa fille se reposent de leur quotidien francilien et harassant....
Des héros planqués
Après Si j’y suis (L’Olivier, 2013), Erwan Desplanques s’essaie à la nouvelle : gros plan sur le périple ordinaire d’êtres égarés.
C’est sur les mots de Jean-Pierre Martinet, extraits de Ceux qui n’en mènent pas large, que s’ouvre le recueil de nouvelles d’Erwan Desplanques : « l’essentiel était d’avoir un projet, comme les autres ». Une vague lueur, quelle qu’elle soit, qui guide chaque pas. Une ébauche, un plan, que poursuivent désespérément les personnages d’Une chance unique. Rien ne rapproche à première vue...