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Domaine français Le panache du gladiateur

avril 2024 | Le Matricule des Anges n°252 | par Richard Blin

Dans les deux derniers tomes d’Ultima necat, son Journal intime, Philippe Muray poursuit sa charge féroce contre notre époque vertueuse et morale. Avec une liberté de ton et une drôlerie exceptionnelles, pour la beauté du geste et au nom de la nature guerrière de la littérature.

Ultima necat V (1994-1995)

Ultima necat VI (1996-1997)

C’est donc avec les volumes V et VI, couvrant les années 1994-1997 que s’achève la publication du Journal intime de Philippe Muray (1945-2006), une vaste entreprise éditoriale entamée en 2015 et menée par Anne Sefrioui, sa veuve. Un Journal où, pendant plus de vingt ans, Muray se fit le scribe des aventures corporelles, intellectuelles, affectives de son propre personnage. S’y expliquant avec lui-même, y notant tout ce qu’il pensait dans le silence d’un dialogue avec soi, il en fit le lieu d’une parole intérieure et intime tout autant que l’espace où déposer tout ce qu’il retenait par-devers soi. Le Journal, écrit-il, est « l’art de l’inavouable, la mise en scène de l’impubliable sans masque ». Tenir son Journal, c’est « multiplier les pensées clandestines, les actes négatifs, traverser la vie en fraude, tromper tout le monde », un peu à la façon des marranes d’Espagne, ces Arabes et ces Juifs convertis qui, extérieurement, se comportaient en chrétiens mais qui, intérieurement restaient secrètement fidèles à leurs croyances. Une attitude salutaire qui évite, précise Muray, d’être obligé, un beau jour, d’étouffer sa femme, comme Althusser.
Ce Journal, conçu comme espace de vérité et comme Mémoires ou Commentaires de son époque, Muray avait assez vite décidé d’en faire une œuvre et donc de le penser en vue d’une publication évidemment posthume. C’est ainsi qu’il s’y fait – lui dont l’amour de la peinture lui fit un temps envisager d’en faire son métier – le peintre de la vie moderne et le pourfendeur d’un monde auquel il refuse d’adhérer. Un monde où triomphe ce qu’il appelle le « cordicolisme », une sorte de religion inconsciente qui détermine ce qui est, et ce qui n’est pas, valeurs, et qui prône un « évangile » exterminateur d’antagonismes, ce qui lui semble insensé car « sans divergences, il n’y a plus rien à voir (ni à penser, ni à raconter, ni à juger, ni à jouir) ». Un monde où l’on cherche à niveler toutes les disparités, toutes les différences ; où l’on tend à éliminer les derniers vestiges d’inégalité, où le moindre indice d’étrangeté, d’équivoque, de marge est considéré comme dangereux. D’où de constantes opérations de culpabilisation, de chantage au cœur, de judiciarisation du quotidien. « Le premier qui ne pleure pas est un salaud. »
À coups de choses vues, lues, entendues, Muray documente le basculement du monde dont les années 1985-1996 furent le théâtre. Dès 1991, dans L’Empire du Bien (Les Belles Lettres), il avait stigmatisé ce qui n’est rien moins qu’une mutation anthropologique, celle même dont son Journal recueille les effets ravageurs. L’épopée de la victime a remplacé celle du prolétariat, et la mystique du même travaille à instaurer « l’ère des égaux ». Plus de divisions ! Plus de frontières ! Plus de discriminations ! « A non égal à A » est devenu une injure. On mélange, on efface. Finie la vieille différence sexuelle, « cette altérité anxiogène » à l’origine de tous les conflits, de tous les désaccords et...

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