La rédaction Didier Garcia
Articles
Un livre
Famille de Pascal Duarte
de
Camilo José Cela
De Charybde en Scylla
Dans son premier roman, l’Espagnol Camilo-José Cela (1916-2002) fait le portrait d’un homme dont le malheur est le seul chemin.
Un père brutal et alcoolique, ayant fait un séjour en prison pour contrebande (il sera mordu par un chien enragé avant de mourir dans d’atroces souffrances), une mère violente et ivrogne elle aussi (que son fils se souviendra avoir vue se laver une seule fois), une sœur prostituée, un jeune frère dégénéré (à qui un cochon arrache un jour les deux oreilles et qui se noie dans une bassine d’huile)… Bienvenue dans l’univers de La Famille de Pascal Duarte, qui inaugurait en Espagne, lors de sa parution en 1942, le courant esthétique du tremendisme, caractérisé par la succession de scènes...
Un livre
Grande Couronne
de
Pascal Licari
Noël tombe en décembre
Le père Noël tira sur la nourrice, et le sang fut versé." Certains lecteurs se laisseront peut-être séduire par la première phrase de la Grande Couronne, alors qu’il conviendrait d’abandonner aussitôt la lecture d’un roman qui sombrera trop vite dans la pire banalité…
Près du pont de Tolbiac, un homme rencontre Clara, une femme peu farouche qui lui propose d’emblée de l’héberger chez ses...
Un livre
Les Innocents
de
Frédéric Boyer
Le malheur d’aimer
Dès le début de ce roman, le lecteur comprend qu’il y eut crime, qu’Ann et Abel sont coupables. Mais très vite, il découvre que ce sont des coupables qui ignorent tout de leur culpabilité, peut-être même tout de leur crime : des criminels sans le savoir, sans le vouloir, peut-être donc innocents. La réalité devient alors complexe, et les certitudes courent au bûcher…
« Cette histoire,...
Un auteur
Frédéric Boyer ou le deuil de l’innocence
A 34 ans, Frédéric Boyer bâtit son oeuvre à trus grande vitesse. Pour cette rentrée, Les Innocents et L’Ennemi d’amour, ses deux nouveaux livres traquent la figure de l’amitié. La quête d’un homme pour l’idée de Dieu est inévitable.
Pour Frédéric Boyer, tout est allé très vite. 1991 : La Consolation, son premier roman, paraît chez P.O.L ; 1993 : Des Choses idiotes et douces obtient le prix du Livre Inter. Viennent ensuite un essai consacré à Dostoïevski -Comprendre et compatir- et cinq nouveaux titres. Neuf livres en cinq ans : six romans, un essai, et deux volumes plutôt rebelles à la loi des genres. Une production...
De Big Sur à Bourlinguer
Quarant-cinq ans de belle amitié entre deux géants de ce siècle. Blaise Cendrars-Henry Miller : la correspondance des elus.
Denoël ferait aujourd’hui rougir de honte Blaise Cendrars et lui ferait sans doute regretter son « À bas les éditeurs ! » qui amusait tant Henry Miller. Ce fut en 1960, un an avant que Cendrars acceptât de partir pour « Le Lotissement du ciel », que Denoël entreprit de publier ses œuvres complètes, publication qui compte aujourd’hui ses huit tomes et que complètent des volumes de...