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Histoire littéraire L’immémorial et l’absolu

janvier 2023 | Le Matricule des Anges n°239 | par Richard Blin

S’il fallait une preuve que la façon dont Segalen a fait de sa vie un destin, ne cesse de fasciner, elle nous est donnée par trois livres saturés de beauté et de mort, de monde en expansion et d’arrière-mondes.

Le Grand Pillage

Le Maître-du-jouir

(suivi de) Gauguin dans son dernier décor
Editions 2, 3 Choses

C’est sans doute pour tenter d’approcher le mystère de ce qui poussa Victor Segalen (1878-1919) vers son extrême orient que Christian Doumet – s’appuyant sur une connaissance intime de son œuvre et de sa correspondance (il a dirigé l’édition de ses Œuvres dans la Bibliothèque de la Pléiade) – a voulu retrouver l’élan intérieur qui le porta, par trois fois, en 1909, 1914, et 1917, en Chine. D’où ce Segalen (Arléa), un livre très habité où il ressuscite ce que fut la soif ségalienne d’un réel palpable mais aussi le pressentiment qu’il avait d’un autre réel, d’un en deçà des choses, domaine de l’Imaginaire, du Divin et de l’Absence.
Un tombeau magnifique que ce livre qui nous plonge dès les premières lignes dans la fièvre des départs, dans ce halo d’émotions où les souvenirs de lecture se mêlent au plaisir de voir le rêve en train de prendre forme. Pense-t-il, Segalen, en quittant le port de Marseille en avril 1909, à Rimbaud, mort à deux pas de là, aux mots de Claudel dans Connaissance de l’Est, à l’entêtement qui l’anime, à l’inconnu qui l’attend dans cette Chine qu’il a façonnée d’échos, de désirs, d’effrois et d’attirance ? Ou songe-t-il à ce que le fait de vivre plusieurs mois dans un Ailleurs radical va lui fournir en termes d’inspiration littéraire ? Car ce que Doumet ne dit pas – mais on le devine – c’est qu’il part aussi pour ne pas être condamné, s’il restait en France, à faire de la littérature, à rechercher des sujets, alors qu’il rêve d’autre chose, d’une autre manière d’écrire, d’une forme qui se tiendrait entre l’essai et ce qui lui tient lieu d’Être ; une forme qui dirait l’avers et le revers du monde et où ce qui est évoqué apparaîtrait bien plus important que ce qui serait montré. C’est ce voyage vers lui-même, vers l’écriture et l’Ailleurs que Doumet nous permet de suivre.
Jouant d’un très subtil agencement qui mêle la perception du continu à celle du discontinu, il nous met au diapason de cet élan, nous entraîne dans cette équipée insolite où la géographie mentale se superpose à la vraie, où la réalité quotidienne est celle de la caravane, des mules, des marches de 10 à 12 heures comme de la nécessité de toujours négocier ou transiger. C’est, pour Segalen et Gilbert de Voisins – qui a financé l’expédition et qui l’a rejoint pour partager l’aventure –, vivre dans « l’indigence essentielle des nomades » même si, chaque soir, grâce à la célérité et au dévouement de Yang, l’interprète et l’intendant, « rééclot comme une fleur mécanique » un peu du rituel de leur monde. C’est la poussière, le vent, la boue, la roche ou la violence des rapides, mais c’est aussi le plaisir à aller, « avec droit devant soi la sauvagerie matinale des montagnes », et surtout le bonheur de découvrir un cheval ailé, des stèles portées sur le dos de tortues de pierre, des chimères à demi ensevelies…
Avec ce Segalen, Christian Doumet a écrit le livre de la chevauchée et du chevauchement perpétuel de l’exploit sportif et de l’ivresse de...

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