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Entretiens Un besoin d’éclaircissement impossible à rassasier

mai 2021 | Le Matricule des Anges n°223 | par Flora Moricet

Une partie de son œuvre et de son activité quotidienne, en dehors de sa passion pour l’entomologie et de sa pratique de la sculpture, est consacrée à la retranscription des jours. Une inlassable tâche pour, selon Pierre Bergounioux, se rendre quitte du passé.

Carnet de notes 2016-2020

Pierre Bergounioux nous reçoit chez lui, dans la vallée de la Chevreuse, avec une météo d’avril voisine de sa Corrèze natale, grise, verte et brumeuse. Auteur d’une œuvre prolifique depuis quatre décennies, l’écrivain de 71 ans publie son cinquième Carnet de notes. Chaque aube, il consigne à la main et sur un même plan : heures du lever, lectures, articles de courses, retrouvailles et anxiétés liées à une santé fragile. Étrangement, ces cahiers de registre dont les jours se ressemblent entraînent une lecture haletante. Comme un écho de proximité au brouhaha de l’actualité, aux dernières nouvelles hexagonales. Une archive encore tremblante du présent. Plus sombres que les précédents, ils se font le signe de temps inquiétants et de « l’âge triste », tel qu’il en témoigne au rythme de phrases incroyablement acrobatiques et à l’accent chantant. L’ancien professeur de français parle comme il écrit, poussé par le besoin impérieux de clarifier la confusion des choses et de rendre compte des déterminismes à l’origine de toutes les inégalités sociales.

Vous évoquez à plusieurs reprises dans vos livres l’adulte comme cet être fini, étymologiquement, achevé et l’enfant, « l’infans », celui qui ne parle pas. Êtes-vous un écrivain de l’adolescence, de la mue, né au commencement d’un monde paysan finissant, à un âge de transition, que vous datez de 1965 ? Un écrivain de l’adolescence désenchanté qui, reprenant Rimbaud, déclare « c’était la fin du monde en avançant ».
Oui, mon destin se confond avec celui des provinciaux du début de la deuxième moitié du siècle dernier. Le monde qui les a accueillis était pour finir quand ils ont commencé. Au lieu de répéter à l’identique, de continuer nos devanciers, nous nous sommes retrouvés comme à la lèvre du gouffre, face à l’inconnu. La vie n’était plus véritablement possible aux lieux où elle s’était soutenue, vaille que vaille, depuis les temps mérovingiens ou la Gaule romaine. Il fallait se défaire de ce qu’on nous avait fait. Notre chance a été que nous n’étions pas encore adultes, c’est-à-dire « finis » – le mot vient du latin ad ultima – mais des adolescents, en devenir. La possibilité, si mince fût-elle, nous était encore laissée de nous ressaisir, d’inventer une vie autre, à la lumière d’un ailleurs qui se confondait, pour ce qui nous concernait, avec l’après. Nous sommes le produit des grandes transformations, des profonds bouleversements qui ont marqué la société française au sortir de la guerre, de l’Occupation, des destructions, des restrictions, du rationnement. Telle serait l’aventure collective à laquelle, à mon échelle imperceptible, je me suis trouvé mêlé.

Pour qui écrivez-vous Pierre Bergounioux ? Pour ceux qui n’ont pas su ni pu dire les conditions de leur existence ?
Oui, sans doute. Vous, moi, beaucoup de nos contemporains, sommes les bénéficiaires de l’ouverture des enseignements secondaire et supérieur. On compte aujourd’hui plus de deux millions...

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