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Dossier Jacques Dupin
Jacques Dupin, l’insurgé

mai 2017 | Le Matricule des Anges n°183

« Il faut partir, tout tient dans l’éclaircie d’un saut » Henri Maldiney

J’écris en ce jour où triomphent les forces qui vont continuer « à précipiter lentement la civilisation à l’abîme » selon les mots que me confiait Jacques Dupin dans un entretien pour le journal L’Humanité. J’aime alors à me souvenir de sa réponse au sujet des pouvoirs de la poésie : parce qu’elle incorpore le devenir du réel de la langue, servir la poésie lui apparaissait comme « l’ultime degré de la résistance ».
Et servir la poésie, c’est se dresser dans la langue pour l’attaquer, l’ouvrir, la soulever, et dans ce faire, entendre la décision irrévocable de ne jamais renoncer à trouver une issue. Même si et quand bien même !
C’est cela qui me requiert et retient dans l’œuvre de Jacques Dupin.
L’œuvre ? une avancée comme une marche en montagne – pays escarpé, mal cairné, pierriers et forêts – et de livre en livre, toujours remise, toujours reprise, cette montée « vers ce versant obscur de toute montagne ».
J’aime que les livres de Jacques Dupin et jusqu’à son dernier soient comme des visiteurs, des survenues aussi imprévisibles qu’impérieuses. Inattendues toujours sont les nécessités.
C’est ainsi que de Coudrier, il me disait : « sans rien qui le laisse prévoir, l’été de l’an 2004, les mots ont afflué, m’ont saisi. Les mots d’un poème interminable sans origine et sans fin. » J’aime retrouver chez Jacques Dupin ce fait que la poésie n’est pas la littérature, qu’elle est un acte et non telle ou telle pratique d’écriture. Un acte à chaque fois surgissant et disparaissant, revenu soudain et perdu à nouveau. J’aime y voir l’écriture être du côté de « l’emportement du geste  », de « la violence d’un rapt  ». Ce sont assauts répétés, creusements qui s’efforcent à « extraire le silence du rythme et des syncopes de la langue  », celui de la vie battante d’un grand remuement de braises, de cendres et de parfums. J’aime voir l’œuvre s’élaborer au travers de plusieurs « insurrections meurtrières (…) contre l’oppression et l’iniquité du dehors, contre l’inertie, contre la servitude de chacun à chaque instant de sa vie  ». J’aime comme principe esthétique chez Jacques Dupin trouver « le crime  » comme un écho à cette « haine de la poésie  » dont parlait Georges Bataille ou à cet « haineusement mon amour la poésie  » d’André Frénaud, le « crime  » comme « ouverture d’une béance, le creusement d’un gouffre où la force de destruction-création prend son élan  ». Le « crime  » comme césure concerne donc « les signes et les lettres  », la peinture et la poésie. Principe esthétique qui se double d’une éthique de l’écriture qui est d’abord une éthique violente de la solitude, celle de ce corps à corps où l’on cherche à prendre la vérité de biais, comme après esquive, le boxeur place sa frappe pleine face, parce que c’est là que « la foudre fait germer la pierre  », et ensuite, une éthique où c’est l’amour qui pousse à travailler non avec ce que l’on a comme à disposition mais bien avec ce qu’on n’a pas, ce vide ouvert devant à qui...

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