Initialement paru en 1947, voici un modèle de complicité artistique. Deux artistes, avec leurs armes propres, y dévoilent leur champ commun. Aux propositions graphiques de Man Ray répondent les illustrations poétiques de Paul Éluard. Face aux traits, des mots. Et chacun de prendre un malin plaisir à jouer de la surprise. En face d’un dessin montrant le tournant aveugle d’une route escarpée, Éluard écrit : « J’espère/ Ce qui m’est interdit ». Quand deux artistes à l’imagination fertile ont les mains libres, l’œuvre s’ouvre à l’inapprivoisable, le monde se peuple d’identités inattendues, et la nudité vibratile des formes féminines semble régner sur des voluptés à disputer à l’impossible. Un recueil idéal pour initier les lycéens à l’univers poétique. Dans la même collection paraît parallèlement un choix de poèmes de Paul Éluard : J’ai un visage pour être aimé, préfacé par André Velter.
Les Mains libres de Paul Éluard et Man Ray, Poésie/Gallimard
160 pages, 8,60 €
Poésie Ivresse du sensible
mai 2009 | Le Matricule des Anges n°103
| par
Richard Blin
Un livre
Ivresse du sensible
Par
Richard Blin
Le Matricule des Anges n°103
, mai 2009.