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Éditeur Plein chant, à la recherche du temps retrouvé

juin 1996 | Le Matricule des Anges n°16 | par Philippe Savary

Editeur-imprimeur, Edmond Thomas cultive en Charente son amour des livres. Poésie, littérature ouvrière, réédition de textes en ancien français…. un travail singulier et opiniâtre, délibérément dans les marges, pour que la mémoire vive.

Fidélité aux lieux. Depuis vingt-cinq ans, les éditions Plein chant sont domiciliées à Bassac, une petite localité de cinq cents habitants plantée en contrebas de la grande route nationale qui relie Jarnac à Angoulême, déjà à quelques encablures des derniers sarments du vignoble cognaçais. L’endroit est obligatoirement tranquille, sûrement béni des dieux par les amoureux de la petite reine qui doivent en profiter pour vider leur panier avant de reprendre leur longue randonnée autour de la Charente. Les rues sont étroites et sinueuses. L’abbaye Saint-Etienne, vieille de neuf cents ans, perpétue silencieusement la mémoire locale et assiste, goguenarde, à la lente disparition des petits commerces. De leurs côtés, les doyennes surveillent la floraison des boutons derrière leurs minuscules fenêtres tandis que les époux, droits comme des piquets, la casquette relevée, corrigent les injustices du monde en attendant le coucher du soleil sur des bancs en fer.
Edmond Thomas habite là une belle bâtisse en bordure de la rue principale, avec deux attenances qui lui servent d’atelier d’impression et de lieu de stockage. Devant, l’herbe pousse un peu sauvagement et les arbres, l’air de rien, semblent prendre la clé des champs. Le maire l’a déjà remarqué. Mais en vain, le propriétaire n’est pas un citoyen facile…
En entrant, le visiteur ne peut échapper à une immense machine bleue, genre mobilier de bureau un peu kitch : une photocomposeuse Digital Equipement des années 80, achetée à prix d’or, aujourd’hui obsolète. « On ne fabrique plus de films pour ce type de bécane », se désole Edmond Thomas. « Du reste, l’imprimerie, c’est quasiment foutu. Les grands draguent maintenant les petits parce que l’Asie leur a tout bouffé. »
Fidélité aux idées. Avec son visage malicieux et clair de vieil instit’, la barbe grisonnante en révolte, Edmond Thomas a la tranquillité des sages, mais également la lucidité des résignés. La littérature, comme l’imprimerie (95% de son activité), a ses mœurs et le fondateur de Plein chant a bien du mal à s’y faire. Dans la famille des éditeurs, Edmond Thomas est plutôt un pur, un original, un artisan, un bricoleur, certains disent aussi « un ours », dans la lignée de ceux qui ne croient qu’à la souveraineté du texte, à la belle chose imprimée, au respect finalement du lecteur, le dos résolument tourné aux sirènes du marché. Il suffit de jeter un œil sur la présentation de son catalogue pour s’en persuader, l’un des plus beaux de la profession. Aux sceptiques, on tentera de décrire son cabinet de travail, bordé de milliers de livres, peut-être l’équivalent, quantitativement, du fonds de certaines bibliothèques municipales de sous-préfecture. Bibliophile averti, celui qui se considère comme « l’arrière-petit-fils de Charles Nodier » montre, presque timide, sa Bibliothèque Elvézirienne, un joyau du XIXe siècle, presque complète. Des décennies de recherche. Rien d’étonnant donc qu’Edmond Thomas se soit lancé dans la...

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