La rédaction Martine Laval
Articles
Demain, je vivrai
José Vieira, fils de travailleur portugais, fait le récit de son enfance dans un bidonville. Un texte fort, pudique et politique.
À l’école, il se tient à carreau. En quelques mois, il a appris le français, appris à encaisser les railleries des autres gosses. Il ne connaît pas les feuilletons de l’époque, Zorro, Thierry la fronde. Chez lui, il n’y a pas de télé encore moins d’électricité. Quant à l’eau, il faut vaincre une boue gluante pour aller remplir ses seaux. La maison de José Vieira, c’est une baraque, une parmi tant, plantée le long de la nationale 20, du côté de Massy. Au loin, des immeubles qui, le soir, s’illuminent comme un rêve inaccessible. Le village de José Vieira s’appelle Bidonville. Il a...
Vitamines du bonheur
Amandine Dhée, plus tonique que jamais, poursuit son introspection de femme, de mère. ses inquiétudes deviennent les nôtres. À la vie, à la mort !
Elle fait la bravache, tient tête. Non mais pourrait être sa réplique préférée. Elle ne va pas se laisser faire, pas se laisser envahir par la trouille, les peurs, les angoisses, la maladie à l’affût, la mort qui rôde, et quoi encore. Alors, elle se raconte Amandine Dhée, va vite, explose, carambole avec la syntaxe, s’amuse et râle, se donne fragile et attendrissante. Elle manie l’oralité à...
Gentleman Writer
En quelques nouvelles ancrées sur sa terre natale des Appalaches, l’écrivain Ron Rash réinvente la nature humaine. Bouleversant.
Sycomores, bouleaux, noyers, tous sont à terre. C’est le soir, les hommes ont posé les haches. Les bûcherons sont affamés, éreintés. De la montagne désormais chauve, plus aucun bruit ne parvient sinon le gémissement des blessés, mains tailladées, pieds estropiés, morsures de crotales. Certains s’en sortiront plus ou moins capables de rempiler le lendemain, les autres grossiront le cimetière...
C’est extra (pas tant que ça)
Les années 70, une jeunesse en effervescence, la révolution qui s’en vient. Patrick Pécherot en maître du roman noir et politique.
Avec le temps, tout s’en va – peut-être. Avec le temps, on n’aime plus – ou plus pareil. Difficile, quand au rythme des trémolos de Léo Ferré, on ouvre la boîte à souvenirs, qu’on fouille et met à jour sa jeunesse, ses illusions, ses amitiés, ses amours, de ne pas sombrer dans la nostalgie, sentiment doucereux, et pire, de virer vieux con : « Encore un peu et je les aurais soutenus, les...
Gaspar, Giordano et Marya
Pour son dixième roman, Antoine Choplin écrit une histoire d’amour aussi torride que poétique. Partie italienne comme un voyage hors du temps.
On dit que Clément VIII, imbu de son pouvoir comme tout bon pape, se mit à l’abri des regards derrière une petite fenêtre d’un immeuble du Campo de’ Fiori, et qu’ainsi caché face au bûcher placé en son centre, il regarda mourir Giordano Bruno. C’était à Rome en février 1600. L’Inquisition battait son plein. Galilée se rétracta, pas lui, pas Giordano Bruno, philosophe, poète, scientifique...