Cymbalum mundi
Auteur de Nouvelles récréations et joyeux devis truffées de sous-entendus et de facéties savoureuses, Bonaventure des Périers fut à l'origine d'un trouble qu'il crut bon de résoudre en se passant par le fil de sa propre épée aux alentours de 1540. Ce trouble, c'est le Cymbalum mundi (le Tintamarre du monde), un recueil de quatre dialogues qui chagrina François Ier au point que le monarche libéral en fit brûler l'édition initiale de 1537 il n'en reste qu'un exemplaire connu. L'ouvrage troubla bien sûr les savants qui s'acharnèrent à démontrer qu'il était impie, que Mercure masquait Jésus et Jupiter Dieu, que le texte était favorable à la réforme ou bien athée... Les paroles furent nombreuses, les conclusions aussi.
" Mercure : Je renie bleu ! Jupiter n'est point servi de meilleur nectar./ Curtalius : Concevez-vous bien ce que c'est que vous dites ? Car vous blasphémez grandement ! (...)/ Mercure : Mon ami, ne vous mettez pas tant en colère. J'ai tâté des deux et vous dis que celui-ci vaut mieux. " Anathématisé, il déçut même Voltaire qui n'y vit qu'un " fatras de plat écolier ". Au XIXe siècle, Charles Nodier rendit à des Périers ses lauriers en le plaçant tout bonnement auprès de Clément Marot et de Rabelais. Cette nouvelle édition, donnée en français moderne par Laurent Calvié et servie avec une riche préface et l'essai de Nodier, offre un accès souple à ce classique, oeuvre d'un esprit sceptique et railleur dont la devise était "Loisir et Liberté".
Cymbalum mundi
Bonaventure des Périers
Anacharsis
(7, chemin du Boulodrome
31200 Toulouse)
176 pages, 15 e