auteur Max Porter
Ouvrages chroniqués
Shy
de
Max Porter
2023
Dans son quatrième livre, Max Porter raconte la fugue nocturne d’un garçon, en 1995. Une prose orageuse, qui trouble autant qu’elle exalte.
Un charme mystérieux se dégage des livres de Max Porter. Depuis le très novateur La Douleur porte un costume de plumes (Seuil, 2016), cet ancien éditeur britannique décortique ce sentiment dont il nous fait visiter toutes les chambres. Bouleversants et sombres, ses livres tendent vers une timide mais suffisante lumière, située au bout de la douleur. Le lecteur y est fermement mené jusqu’à la catharsis.
Moderniste dans sa composition, Shy tient en quelques heures, entre « 3h13 du matin » et l’aube – étrangement, on pense à Mrs Dalloway de Virginia Woolf. Le timide n’a pas 18 ans et son...
Feya Dervitsiotis
septembre 2023
Le Matricule des Anges n°246
Lanny
de
Max Porter
2019
Rien de commun avec son précédent roman, La Douleur porte un masque de plumes, sinon un goût tout en délicatesse pour le surnaturel en ce conte. Cette fois, Max Porter nous brinquebale avec « Le Père Lathrée morte » qui a tantôt des « bras en mélèze malade », tantôt un vêtement « en pot d’échappement » et couche sous les morts. À l’affût des voix d’enfants, le monstre, par ailleurs « tamiseur d’humus culturel depuis soixante-quatorze générations », va rencontrer Lanny. Les voix de la narration sont cependant nombreuses, le papa, la maman qui écrit des polars noirs et violents, un...
La Douleur porte un costume de plumes
de
Max Porter
2016
Jamais plus ! Jamais plus ! » scandait le corbeau d’Edgar Allan Poe. En effet jamais plus ne reviendra l’épouse décédée, la mère de deux enfants fort polissons. Les voix de ses derniers alternent avec celle paternelle, et celle de qui « porte un costume de plumes ». Le corbeau est l’un des animaux les plus doués d’intelligence ; et ici d’empathie, au service du travail de deuil.
À travers la prosopopée, cette figure de rhétorique qui fait parler les animaux, il commente l’histoire familiale dans un style saccadé, des onomatopées, avec un humour macabre : « J’étais excuse, ami, deus ex...
Thierry Guinhut
mars 2016
Le Matricule des Anges n°171