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Coïto ergo cogito
Lmda N°252 À présent mariés, les Sex Detectives affichent une sérieuse « dézinzinvolture ». Léger mais profond. Elle c’est Dougheurl et lui Duboï (des surnoms datant de leurs années de lycée), les « Sex Detectives » : le sous-titre de ce deuxième roman de « Noa Ymar Lions », là aussi un pseudo et qui sent fort son anagramme, reprend le titre du premier (P.O.L, 2023) qui mettait en scène ce duo d’associés dessinés à la va-vite, on s’en suffit. « Elle, Dougheurl : grande, bien faite, sexy. Lui, Duboï :...
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Domaine étranger Humeurs humides Un port au bord de la jungle, une sale guerre qui n’en finit pas, une jeune femme en perdition : l’écrivain colombien Antonio Ungar raconte avec talent un monde peu décrit. Elle avait une force qu’Ochoa n’avait jamais vue chez une femme instruite de la ville, et pourtant elle semblait s’en remettre corps et âme à un destin sans échappatoire, assumer à elle seule le poids d’un héroïsme qu’il avait trouvé extrêmement touchant, absolument prête à mourir de tristesse pour un passé mort et à disparaître sans laisser de traces dans l’un des coins les plus reculés de cette jungle humide et sombre. » Ochoa, surnommé El...
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Domaine français Comme une respiration d'orage Emprisonnant présent et passé dans une relation ténébreuse, Velibor Colic écrit pour débusquer les multiples visages d’une guerre qui l’obsède. Ni tout à fait autobiographie ni tout à fait roman, Guerre et pluie relève de la littérature-vie. C’est un de ces livres qui découlent de chocs reçus et d’états d’exception qui se sont noués en noyaux d’écriture, et sont devenus la source d’un légendaire intime et infini. Un « à dire » que Velibor Colić définit en disant qu’il est du roman « vécu et imaginé dans l’impossible espace entre : je ne mens pas et je me souviens ». Enchaînement de...
Chronique
En grande surface
En grande surface
par Pierre Mondot
I want Ubac
Au mois de novembre dernier, un sénateur issu du centre décomplexé verse en catimini quelques grammes d’ecstasy dans la coupe de champagne d’une amie députée avec l’espoir qu’elle se mélange les chambres. La manœuvre échoue et la dame porte plainte. Afin de justifier le geste de son client, l’avocat propose une circonstance atténuante : la veille des faits, son vieux chat venait de mourir. Presque la réponse d’Agnès à Arnolphe dans L’École des femmes. Pour le même effet : hilarité générale.
Le pays n’est pas prêt à considérer le deuil des animaux de compagnie. Le chien trépasse et la...
Le Matricule des Anges n°250
un auteur
Martin Rueff
Chronique
Traduction
Traduction
Arnaud Bikard *
Le Chevalier Paris et la Princesse Vienne d’Élia Lévita
Rien ne me destinait a priori à traduire un roman de chevalerie, et sans doute encore moins un roman de chevalerie yiddish. Arthur, Charlemagne, le merveilleux, les inimitiés et alliances des familles seigneuriales n’ont pas exercé de charme particulier sur mon enfance. On a bien dû me dire, avant l’âge adulte, que mes grands-parents maternels connaissaient le yiddish (bien que, ne les ayant jamais entendus parler que le français, il m’est arrivé d’en douter) mais cette langue, associée dans mon imaginaire au judaïsme orthodoxe, à la grisaille polonaise, aux disparus de la Seconde Guerre...
Le Matricule des Anges n°248
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Domaine étranger Terres inexplorées Avec détermination, courage et acuité, le premier roman de Szilvia Molnar nous fait pénétrer les affres de la dépression post-partum et s’inscrit comme un ouvrage incontournable sur le sujet. Avant, j’étais traductrice, à présent, je suis un milk-bar – un bar à lait. » Nous pourrions nous contenter de cette phrase lapidaire et imaginer, à partir de la quatrième de couverture, tout le reste – un livre sur l’entrée fracassante dans la maternité qui, en mettant en lumière les côtés obscurs de l’expérience, ne fait pas l’impasse sur l’incroyable bonheur qu’elle procure. Cependant, aussitôt ouvert, le livre nous interpelle. La...
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Poésie Strange fruit Avec Sonnets américains pour mon ancien et futur assassin, Terrance Hayes signe un livre impressionnant sur les racines structurelles du racisme. Le seul livre traduit en français de Terrance Hayes (né en Caroline du Sud en 1971, auteur de presque quinze livres, dont certains lauréats des plus grands prix transatlantiques) est un événement double : par l’ampleur créatrice de sa langue et la densité de ce qu’il radiographie de la société américaine, foncièrement raciste (les cinq années d’investigation de Trump ne suffisant pas à localiser seulement sa violence), et par la restitution...
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Histoire littéraire Illusions perdues Réédition du premier roman de l’autrice suisse romande Catherine Colomb (1892-1965), un bijou féministe à l’humour corrosif. C’est très bref, superficiel, sans mouvement, enfantin par endroits, ennuyeux à d’autres ; il y a seulement des détails qui ne sont pas mal. » Ainsi l’autrice décrit-elle sobrement son texte dans une lettre adressée à Ottoline Morrell, peintre britannique et grande amie de Virginia Woolf. Marie Reymond de son vrai nom est alors une mère de famille quadragénaire qui, après un doctorat, s’est lancée dans l’enseignement et le journalisme. Elle...
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Théâtre Les complots, c'est un complot ? Avec Ravissement, étonnant thriller-documentaire, Lucy Kirkwood décrit les mécanismes qui mènent au conspirationnisme. Avant même que Ravissement commence, des « Notes sur la production » nous indiquent que « La pièce doit être promue sous une identité différente. Par exemple : Rapt de Lucie Boisdamour. » Nous trouvons également dans la liste des personnages, l’autrice elle-même, « Lucy Kirkwood », mais également « la vraie Lucy Kirkwood (LK2) ». L’autrice cherche visiblement à brouiller les pistes, entre le vrai et le faux. Puis la pièce débute avec un...
Intemporels
par Didier Garcia
Délires érudits
Dans cette galerie de portraits, l’Argentin Wilcock donne vie à trente-cinq hommes de génie. Qui refont le monde à leur façon.
Qu’ont en commun Aaron Rosenblum, le pasteur évangélique Gheorghescu et Armando Aprila ? En apparence, pas grand-chose. Le premier préconisait le retour à l’époque élisabéthaine (et plus précisément avant la fatidique année 1580), quitte pour ce faire à abolir les droits de l’homme, les motocyclettes, et à rétablir « la peste, la variole et le typhus comme moyens de contrôle de la population ». Le second conservait 227 cadavres dans de profonds bassins de sel, dans le seul but de les présenter en « bon état » devant Dieu lors du Jugement dernier (en la matière on n’est jamais trop...
Le Matricule des Anges n°157