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Affolantes Ophélies
Lmda N°252 Un drame ancien, l’omerta au village, des phénomènes surnaturels dans un Ehpad : une enquête rêveuse et réparatrice. La quatrième de couverture n’a pas tort d’évoquer Simenon pour cette enquête qui se lit comme un roman. Un village de 700 âmes, une maison de retraite où des phénomènes inexpliqués se produisent, et un silence bruissant de rumeurs au sujet d’un drame survenu en 1978, quand deux fillettes, des sœurs, se noient dans un étang. On est tout près de la Marne, beau nom pour « la plus longue...
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Domaine étranger Pavane pour un pays défunt En une fresque ambitieuse et savamment construite, Regina Scheer ressuscite, de la Seconde Guerre mondiale aux années 2000, la RDA et certains de ceux qui y vécurent, jusqu’à la fin. Peut-être vous est-il arrivé, à la lecture, par exemple, de Guerre et Paix ou des Frères Karamazov, de ressentir l’utilité de dresser une liste des personnages ou un arbre généalogique, pour vous y retrouver ? Regina Scheer, à la suite des 385 pages de ce roman, s’en charge pour nous : elle nous présente « Les protagonistes », soit la douzaine de personnages principaux qui s’y croisent (nous en rencontrerons d’autres, bien sûr, plus...
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Domaine français Une histoire française Le premier roman de Lolita Sene, un été chez jida, renoue avec ses racines kabyles, une Histoire douloureuse et l’indicible violence faite à une enfant. L’écriture comme un baume. Elle est aujourd’hui vigneronne, produit des vins subtils et joyeux auxquels elle donne parfois un nom venu de l’enfance comme à son cinsault de soif, Couscous. Et peut-être a-t-elle appris en soignant avec de la valériane les vignes blessées par la grêle, qu’on peut appliquer sur les blessures de quoi cicatriser les plaies et renforcer les corps. Un été chez Jida est un roman qui soigne, où les mots viennent de loin, sont posés sur la page...
Chronique
En grande surface
En grande surface
par Pierre Mondot
Verre paradis
La libraire du bourg a reçu un exemplaire de l’ouvrage en exclusivité, début août. Elle l’a aimé et consent à le prêter à condition que ce partage demeure confidentiel. Pas un mot sur le livre avant sa sortie officielle : si cette faveur venait aux oreilles de l’éditeur, elle en prendrait pour son matricule (clin d’œil appuyé). Juré. On lira Panorama, le dernier roman de Lilia Hassaine en loucedé. Et craché, on n’en parlera à personne.
Jusqu’à l’an passé, la jeune femme animait une chronique dans l’émission Quotidien sur la chaîne TMC. Sa mission consistait à « décrypter » l’actualité et...
Le Matricule des Anges n°246
un auteur
Martin Rueff
Chronique
Traduction
Traduction
Arnaud Bikard *
Le Chevalier Paris et la Princesse Vienne d’Élia Lévita
Rien ne me destinait a priori à traduire un roman de chevalerie, et sans doute encore moins un roman de chevalerie yiddish. Arthur, Charlemagne, le merveilleux, les inimitiés et alliances des familles seigneuriales n’ont pas exercé de charme particulier sur mon enfance. On a bien dû me dire, avant l’âge adulte, que mes grands-parents maternels connaissaient le yiddish (bien que, ne les ayant jamais entendus parler que le français, il m’est arrivé d’en douter) mais cette langue, associée dans mon imaginaire au judaïsme orthodoxe, à la grisaille polonaise, aux disparus de la Seconde Guerre...
Le Matricule des Anges n°248
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Domaine étranger Défaire le temps Roman élastique sur l’enfance et l’oubli, Mon sous-marin jaune de Jón Kalman Stefánsson est un accordéon autobiographique qui s’étire depuis nos jours jusqu’aux années 1970 en Islande. Un jour de l’été 2022, si proche de celui de notre lecture, un narrateur identique à Jón Kalman Stefánsson se retrouve, dans un parc londonien, face à un fantôme de son enfance : Paul McCartney. Et « les vagues du passé » de tomber sur l’écrivain assis et de le ballotter le temps d’un roman entre ce point de départ et les années 1970 en Islande. Le petit garçon a 7 ans lorsqu’il apprend, au détour d’une phrase, que sa mère est morte. Il vit...
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Poésie Strange fruit Avec Sonnets américains pour mon ancien et futur assassin, Terrance Hayes signe un livre impressionnant sur les racines structurelles du racisme. Le seul livre traduit en français de Terrance Hayes (né en Caroline du Sud en 1971, auteur de presque quinze livres, dont certains lauréats des plus grands prix transatlantiques) est un événement double : par l’ampleur créatrice de sa langue et la densité de ce qu’il radiographie de la société américaine, foncièrement raciste (les cinq années d’investigation de Trump ne suffisant pas à localiser seulement sa violence), et par la restitution...
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Histoire littéraire Yourcenar, en toutes lettres Passionnant pour tous ceux qui s’intéressent au métier d’écrivain ou goûtent la cuisine de l’édition, ce nouveau tome de sa correspondance montre aussi comment l’auteure participe à la construction de son œuvre. Couvrant les années 1968-1970, ce cinquième volume de correspondance témoigne de la façon dont Marguerite Yourcenar contrôle l’interprétation et la publication de ses textes et balise le territoire de sa pensée. Les échanges de l’année 1968 s’organisent autour de la parution de L’Œuvre au noir, préparatifs et diffusion, tandis que ceux des deux années suivantes portent sur la réception du livre et les interactions qu’il a suscitées avec les...
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Théâtre Identité multiple Variations hongroises autour d’un prénom. C’est par lui que commencent les présentations et les ennuis. Tünde Deák, dramaturge et metteuse en scène, est d’origine hongroise. Née à Nanterre d’un père qui a fui Budapest en 1956, a parcouru le monde, a travaillé vingt ans en France, puis est retourné en Hongrie. Lorsqu’on lui demande son prénom, qu’elle se présente à un agent immobilier ou à un employeur potentiel, son curieux prénom interpelle. D’où vient-il ? De quel pays ? Que raconte-t-il ? Masculin ou féminin ? Comment le prononcer ? Et...
Intemporels
par Didier Garcia
Love story
L’écrivain tchèque Bohumil Hrabal (1914-1997) nous emmène entre les mâchoires d’une presse à papier. Pour y trouver de la beauté.
À la fois narrateur, protagoniste, ivrogne et solitaire, Hanta travaille dans une usine de vieux papiers quelque part à Prague. Son quotidien se résume à réduire en ballots les tonnes de papiers qui dégringolent du plafond par une trappe : papiers de boucherie maculés de sang, paperasses diverses, reproductions de toiles célèbres, revues, livres et même belles reliures. Ce sont parfois des bibliothèques entières qui lui tombent sur la tête, et qu’il fait repartir vers la Suisse ou l’Autriche, où les livres sont vendus au poids. Parfois lestés de quelques mouches et de cadavres de souris....
Le Matricule des Anges n°151