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Coïto ergo cogito
Lmda N°252 À présent mariés, les Sex Detectives affichent une sérieuse « dézinzinvolture ». Léger mais profond. Elle c’est Dougheurl et lui Duboï (des surnoms datant de leurs années de lycée), les « Sex Detectives » : le sous-titre de ce deuxième roman de « Noa Ymar Lions », là aussi un pseudo et qui sent fort son anagramme, reprend le titre du premier (P.O.L, 2023) qui mettait en scène ce duo d’associés dessinés à la va-vite, on s’en suffit. « Elle, Dougheurl : grande, bien faite, sexy. Lui, Duboï :...
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Domaine étranger Terres inexplorées Avec détermination, courage et acuité, le premier roman de Szilvia Molnar nous fait pénétrer les affres de la dépression post-partum et s’inscrit comme un ouvrage incontournable sur le sujet. Avant, j’étais traductrice, à présent, je suis un milk-bar – un bar à lait. » Nous pourrions nous contenter de cette phrase lapidaire et imaginer, à partir de la quatrième de couverture, tout le reste – un livre sur l’entrée fracassante dans la maternité qui, en mettant en lumière les côtés obscurs de l’expérience, ne fait pas l’impasse sur l’incroyable bonheur qu’elle procure. Cependant, aussitôt ouvert, le livre nous interpelle. La...
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Domaine français Comme une respiration d'orage Emprisonnant présent et passé dans une relation ténébreuse, Velibor Colic écrit pour débusquer les multiples visages d’une guerre qui l’obsède. Ni tout à fait autobiographie ni tout à fait roman, Guerre et pluie relève de la littérature-vie. C’est un de ces livres qui découlent de chocs reçus et d’états d’exception qui se sont noués en noyaux d’écriture, et sont devenus la source d’un légendaire intime et infini. Un « à dire » que Velibor Colić définit en disant qu’il est du roman « vécu et imaginé dans l’impossible espace entre : je ne mens pas et je me souviens ». Enchaînement de...
Chronique
En grande surface
En grande surface
par Pierre Mondot
Verre paradis
La libraire du bourg a reçu un exemplaire de l’ouvrage en exclusivité, début août. Elle l’a aimé et consent à le prêter à condition que ce partage demeure confidentiel. Pas un mot sur le livre avant sa sortie officielle : si cette faveur venait aux oreilles de l’éditeur, elle en prendrait pour son matricule (clin d’œil appuyé). Juré. On lira Panorama, le dernier roman de Lilia Hassaine en loucedé. Et craché, on n’en parlera à personne.
Jusqu’à l’an passé, la jeune femme animait une chronique dans l’émission Quotidien sur la chaîne TMC. Sa mission consistait à « décrypter » l’actualité et...
Le Matricule des Anges n°246
un auteur
Martin Rueff
Chronique
Traduction
Traduction
Carole Fily*
Un zèbre dans la guerre de Vladimir Vertlib
Comment traduire en français un roman allemand écrit par un Russe ? C’est toujours la question que je me pose avant de commencer un texte de Vladimir Vertlib1 ; j’ai encore dans l’oreille ces mots que m’avait glissés l’éditrice en me confiant la traduction de son premier roman : « Vertlib écrit en allemand, mais c’est avant tout un conteur russe. Alors écrivez du russe. » Si L’Étrange Mémoire de Rosa Masur a souvent été qualifié de « roman russe », du fait, entre autres, que l’intrigue se déroule en Russie, cette dernière, bien que jamais nommée, est également très présente dans son...
Le Matricule des Anges n°250
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Domaine étranger Défaire le temps Roman élastique sur l’enfance et l’oubli, Mon sous-marin jaune de Jón Kalman Stefánsson est un accordéon autobiographique qui s’étire depuis nos jours jusqu’aux années 1970 en Islande. Un jour de l’été 2022, si proche de celui de notre lecture, un narrateur identique à Jón Kalman Stefánsson se retrouve, dans un parc londonien, face à un fantôme de son enfance : Paul McCartney. Et « les vagues du passé » de tomber sur l’écrivain assis et de le ballotter le temps d’un roman entre ce point de départ et les années 1970 en Islande. Le petit garçon a 7 ans lorsqu’il apprend, au détour d’une phrase, que sa mère est morte. Il vit...
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Poésie Strange fruit Avec Sonnets américains pour mon ancien et futur assassin, Terrance Hayes signe un livre impressionnant sur les racines structurelles du racisme. Le seul livre traduit en français de Terrance Hayes (né en Caroline du Sud en 1971, auteur de presque quinze livres, dont certains lauréats des plus grands prix transatlantiques) est un événement double : par l’ampleur créatrice de sa langue et la densité de ce qu’il radiographie de la société américaine, foncièrement raciste (les cinq années d’investigation de Trump ne suffisant pas à localiser seulement sa violence), et par la restitution...
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Histoire littéraire Illusions perdues Réédition du premier roman de l’autrice suisse romande Catherine Colomb (1892-1965), un bijou féministe à l’humour corrosif. C’est très bref, superficiel, sans mouvement, enfantin par endroits, ennuyeux à d’autres ; il y a seulement des détails qui ne sont pas mal. » Ainsi l’autrice décrit-elle sobrement son texte dans une lettre adressée à Ottoline Morrell, peintre britannique et grande amie de Virginia Woolf. Marie Reymond de son vrai nom est alors une mère de famille quadragénaire qui, après un doctorat, s’est lancée dans l’enseignement et le journalisme. Elle...
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Théâtre Repenser la scène Des entretiens, des essais, des textes documentés pour pénétrer au cœur de la création théâtrale ou chorégraphique. En cette fin d’année 2023, les éditions Théâtrales enrichissent leur catalogue d’une nouvelle collection, « Méthodes » : « Pour rouvrir un espace éditorial progressivement délaissé sous le coup des logiques de production dominantes, celui de la fabrique des œuvres scéniques et de leurs pensées. » Et les trois premiers livres de ce nouvel espace illustrent tout à la fois le sérieux des études proposées et la diversité des approches...
Intemporels
par Didier Garcia
In memoriam
Le Grec Nìkos Kokàntzis puise dans sa propre mémoire pour raconter la naissance à l’amour de deux adolescents.
Avant que d’entrer dans ce récit d’une beauté tragique, fermons un instant les yeux et laissons-nous imprégner par l’ambiance méridionale dans laquelle ces pages vont baigner, avec « le crépitement des cigales », « l’odeur du thym parfumant l’air du soir », et celle du « sel marin », que seul un odorat exercé saura rendre perceptible. Un décor planté certes à la diable, mais dans lequel on s’imagine pouvoir filer des jours heureux, et sinon tout à fait heureux, au moins paisibles, et gorgés de lumière…
Pour Nìkos, le narrateur et jeune protagoniste du récit, il en serait allé ainsi si...
Le Matricule des Anges n°175