La rédaction Thierry Cecille
Articles
Une guerre sans fin
Du ghetto de Wilno au procès de Nuremberg, Emil Marat nous conduit sur les pas de Juifs qui se voulurent combattants, puis justiciers.
Il arrive qu’un titre, même si ou parce qu’il se veut frappant, symbolique, soit assez trompeur – et c’est ici un peu le cas. La quatrième de couverture s’en mêle et nous pensons, dès l’abord, que ce livre va relater, avant tout, un projet longtemps mystérieux. Un groupe de partisans juifs auraient eu le dessein, dès la défaite de Hitler, de venger les leurs en empoisonnant l’eau potable de plusieurs villes d’Allemagne, dont Nuremberg, puis, plus modestement, des camps où les Alliés emprisonnaient des soldats allemands. Leur groupe se nommait, en effet, Nakam, c’est-à-dire Vengeance en...
Paix et guerres
Un adolescent sensible dans la Yougoslavie de Tito : une éducation sentimentale et politique par le Slovène Drago Jančar.
Une fois n’est pas coutume, et sans pour autant rien divulguer d’essentiel, commençons par la fin, le dernier paragraphe : « Quand il prononce ces mots, quand je l’entends murmurer ces mots, il a moins peur, quand j’écris ces mots, j’ai un peu moins peur. Car c’est écrit, c’est le texte, c’est le verbe. Car rien d’autre n’est possible, il n’y a rien hors du verbe, rien sans lui. Danijel sait...
Fuir ! là-bas fuir !
Dans la France de Vichy qui livre aux nazis leurs opposants, l’odyssée périlleuse et admirable d’Hertha Pauli.
La France, terre d’asile ? Peut-être est-il judicieux de rappeler que notre pays fut en effet, dès le milieu du XIXe siècle, une terre d’accueil pour ceux qui fuyaient l’oppression politique – les révolutionnaires du printemps des peuples – ou les massacres – les juifs victimes des pogroms. Parmi eux, Heine, le grand poète allemand, fut pendant des années un observateur sagace du Paris...
Pavane pour un pays défunt
En une fresque ambitieuse et savamment construite, Regina Scheer ressuscite, de la Seconde Guerre mondiale aux années 2000, la RDA et certains de ceux qui y vécurent, jusqu’à la fin.
Peut-être vous est-il arrivé, à la lecture, par exemple, de Guerre et Paix ou des Frères Karamazov, de ressentir l’utilité de dresser une liste des personnages ou un arbre généalogique, pour vous y retrouver ? Regina Scheer, à la suite des 385 pages de ce roman, s’en charge pour nous : elle nous présente « Les protagonistes », soit la douzaine de personnages principaux qui s’y croisent (nous...
Voix survivantes
En 1973, la parution de L’Archipel du Goulag de Soljénitsyne est un événement météorique, politique mais également littéraire. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Le cœur serré, je me suis abstenu, des années durant, de publier ce livre alors qu’il était déjà prêt : le devoir envers les vivants pesait plus lourd que le devoir envers les morts. Mais à présent que, de toute façon, la Sécurité d’État s’est emparée de ce livre, il ne me reste plus rien d’autre à faire que de le publier sans délai ». Avant même la page de titre, Soljénitsyne s’adressait...